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L'OBÉSITÉ peut-elle être contagieuse?

Actualité publiée il y a 8 années 7 mois 3 jours
Nature

La question est ici posée au premier degré, par cette étude qui « tourne » à nouveau autour du microbiote intestinal et de ses communautés bactériennes. Il ne s’agit pas néanmoins d’« attraper » l'obésité par contact avec des personnes en surpoids. Cependant, certaines des bactéries qui habitent l'intestin humain ou microbiome en affectant la digestion, le système immunitaire, la stabilité de la température et d'autres fonctions corporelles sont-elles bien cultivables, transmissibles et pourraient donc bien se propager d’humain à humain. Ainsi, ces travaux, présentés dans la revue Nature suggèrent la possibilité que la maladie inflammatoire de l'intestin ou l'obésité, causées par un déséquilibre des bactéries intestinales, puissent, en quelque sorte, être des maladies transmissibles…

Dans cette étude, les chercheurs du Wellcome Trust Sanger Institute montrent que :


· environ 40% des bactéries intestinales connues par les scientifiques peuvent être mis en culture,

· certaines espèces peuvent vivre et être transférées en dehors du corps par la production de spores,

· enfin, les acides de l'intestin peuvent favoriser leur prolifération, quand ces bactéries colonisent un nouvel hôte, ici, un autre humain.

Ø L'exemple est donné avec la superbactérie Clostridium difficile responsable de diarrhées et bien connue pour sa capacité à se propager.

Cette étude en laboratoire a analysé des échantillons de selles de 6 personnes en bonne santé, par techniques de profilage génétique, ont identifié les bactéries présentes et les ont cultivées en laboratoire. Ils ont traité les échantillons avec de l'éthanol, pour séparer les bactéries, ont regardé combien de temps les bactéries pouvaient vivre en dehors du corps humain, donc en cas d'exposition à l'oxygène. Les chercheurs ont également exposé les bactéries aux acides produits dans le corps, pour voir si cela pouvait inciter les spores à « germer » -une fois chez un nouvel hôte. Précisément, l'analyse montre que :

· 39% des bactéries déjà connues comme présentes dans l'intestin, s'avèrent « cultivables »,

· c'est le cas de 73,5% des bactéries identifiées dans les échantillons de cette étude.

· un tiers des bactéries issues des échantillons forment des spores, capables de vivre au moins 21 jours, même exposées à l'oxygène,

· l'exposition de ces bactéries aux acides induit leur reproduction.

Des bactéries -et des maladies ?- hautement transmissibles : Ces données suggèrent qu'une grande partie de ces bactéries, capables de vivre en dehors du corps pendant une longue période de temps, serait en effet « hautement transmissible » et aurait la capacité de se propager rapidement sur de longues distances. Une étude qui « déverrouille le microbiote intestinal », écrivent ses auteurs, et qui confirme, une nouvelle fois, le domaine de recherche naissant mais fascinant, que constitue le microbiome humain.


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