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LONGÉVITÉ COGNITIVE : Elle passe par le contrôle du risque cardiovasculaire

Actualité publiée il y a 1 année 2 mois 3 semaines
The Lancet Healthy Longevity
Garder tous ses esprits, même à l’âge avancé passe par une excellente santé cardiovasculaire, tout au long de la vie (Visuel Adobe Stock 509717707)

Garder tous ses esprits, même à l’âge avancé passe par une excellente santé cardiovasculaire, tout au long de la vie. Cette étude menée au Centro Nacional de Investigaciones Cardiovasculares Carlos III (CNIC, Madrid) pourrait avoir des implications majeures en pratique clinique car elle soutient la mise en œuvre de stratégies primaires de prévention cardiovasculaire dès le début de la vie pour atteindre une longévité cérébrale saine. En d’autres termes, maintenir une santé cérébrale au grand âge passe par une gestion rigoureuse, dès le début de la vie, de la santé cardiovasculaire. Ces données, publiées dans le Lancet Healthy Longevity valent, bien évidemment aussi pour la santé cognitive.

 

Les maladies cardiovasculaires et la démence surviennent fréquemment ensemble chez les personnes âgées et les études récentes ont mis en avant l’importance de la santé cérébrovasculaire pour la cognition. Cependant, encore d’études longitudinales ont examiné comment l’athérosclérose et ses facteurs de risque associés affectent la santé cérébrale à partir de l’âge avancé. Cette équipe de scientifiques et de cliniciens madrilène confirme l’importance de contrôler les facteurs de risque cardiovasculaires traditionnels, tels que l’hypertension, le cholestérol, le diabète, le tabagisme et la sédentarité, non seulement pour préserver la santé cardiovasculaire, mais aussi pour prévenir la maladie d’Alzheimer et les autres démences.

L’athérosclérose vaut aussi pour le cerveau

Cette accumulation de dépôts graisseux dans les artères, et ses facteurs de risque associés, en plus d'être la principale cause de maladies cardiovasculaires, sont également impliqués dans les altérations cérébrales typiques de la maladie d'Alzheimer, la plus fréquente forme de démence.

 

L’étude fait suite à de précédentes recherches de la même équipe, ayant montré en 2021, que la présence de facteurs de risque cardiovasculaire et d'athérosclérose subclinique (présymptomatique) dans les artères carotides est associée à un métabolisme plus faible du glucose dans le cerveau. Or, le métabolisme du glucose dans le cerveau est considéré comme un indicateur de la santé cérébrale. La nouvelle étude, « PESA-CNIC-Santander », une étude prospective est ici menée auprès de plus de 4.000 participants asymptomatiques d'âge moyen, suivis et évalués pour la présence et la progression de l'athérosclérose subclinique depuis 2010. La santé cérébrale de ces participants a donc été suivie pendant au moins 5 ans. L’analyse révèle que :

 

  • les participants ayant maintenu un risque cardiovasculaire élevé tout au long de cette période de suivi, accusent une réduction plus prononcée du métabolisme cérébral du glucose, détectée à l'aide de techniques d'imagerie telles que la tomographie par émission de positons (PET scan) ;
  • chez les participants présentant un risque cardiovasculaire élevé et soutenu, le déclin du métabolisme cérébral s’avère 3 fois plus élevé, vs les participants ayant maintenu un faible risque cardiovasculaire ;
  • la progression de l’athérosclérose subclinique au niveau des artères carotides sur 5 ans est liée à un déclin métabolique des régions cérébrales les plus vulnérables à la maladie d’Alzheimer, en plus de l’effet de facteurs de risque cardiovasculaire.

 

Le glucose est la principale source d’énergie des neurones et autres cellules cérébrales : en cas de baisse soutenue de la consommation cérébrale de glucose sur plusieurs années, cela limite la capacité du cerveau à résister aux maladies neurodégénératives ou cérébrovasculaires.

 

L’auteur principal, le Dr Valentín Fuster, explique que ces nouvelles données ouvrent la possibilité de traiter un trouble modifiable, la maladie cardiovasculaire, pour prévenir au maximum, voire empêcher le développement de la démence, une maladie pour laquelle il n'existe actuellement aucun traitement curatif :

« Plus tôt nous agirons pour contrôler les facteurs de risque cardiovasculaire, mieux ce sera pour la santé de notre cerveau ».

Un mode de vie sain et le contrôle des facteurs de risque cardiovasculaire sont des mesures indiscutées de prévention de la crise cardiaque, ces mêmes facteurs sont aussi associés à la santé cérébrale. Il est donc nécessaire, indiquent les auteurs, de renforcer la prise de conscience que ces habitudes saines sont importantes, dès les premières étapes de la vie.

« Il s'agit d'une découverte particulièrement importante car la mort neuronale est irréversible ».

Les scientifiques concluent qu’à la lumière de ces résultats, « le dépistage carotidien présente un grand potentiel pour identifier les individus présentant un risque d’altérations cérébrales et de déclin cognitif à l’avenir ».


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