LONGÉVITÉ : Le test sur 1 jambe pour estimer le risque de décès
Ce test est simple : il consiste à se tenir debout sur une jambe pendant 10 secondes. Pratiqué du milieu à la fin de la vie, en cas d’incapacité, il prédit, en cas de deséquilibre, un risque de décès presque doublé à 10 ans, suggère cette équipe internationale de médecins du sport, dont de l’University of Eastern Finland. Validé par un essai clinique mené auprès de 1.700 participants, présenté dans le British Journal of Sports Medicine, ce test d’équilibre simple pourrait rejoindre l’arsenal des outils simples destinés aux bilans de santé de routine des personnes âgées.
L'incapacité de se tenir debout sur une jambe pendant 10 secondes du milieu à la fin de la vie est liée à un quasi-doublement du risque de décès à 10 ans, toutes causes confondues. Il repose sur l’équilibre qui contrairement à la forme aérobie, à la force musculaire ou à la souplesse, est une capacité raisonnablement bien préservée jusqu'à la soixantaine, âge qui marque le début d’un déclin rapide. Aujourd’hui, et curieusement, l'évaluation de l'équilibre n'est pas systématiquement incluse dans les bilans de santé des patients d'âge moyen et plus âgés, peut-être parce qu'il n’existe pas aujourd’hui de test standard. Enfin, les études portant sur l’équilibre, ont surtout regardé son association avec le risque de chute et de perte d’autonomie.
Un test de 10s, prédictif du risque de décès à 10 ans
L’étude a analysé les données des participants à l'étude CLINIMEX Exercise, une cohorte mise en place en 1994 pour évaluer les associations entre diverses mesures de la forme physique, les variables liées à l'exercice et les facteurs de risque cardiovasculaires, d’autres problèmes de santé et le décès. L'analyse actuelle a inclus 1.702 participants âgés en moyenne de 61 ans, lors de leur premier examen de santé, suivis durant plus de 10 ans et jusqu’en décembre 2020. Parmi les données, figuraient le poids, l'épaisseur du pli cutané, le tour de taille, les antécédents médicaux et les résultats au test d’équilibre. Jusqu'à 3 tentatives sur chaque pied étaient autorisées. L’analyse constate que :
-
environ 1 participant sur 5 (20,5 %) ne réussit pas le test ;
- l'incapacité à réussir le test augmente avec l'âge, doublant plus ou moins à intervalles de 5 ans à partir de 51-55 ans : elle est constatée chez près de 5 % des 51-55 ans ; 8 % des 56-60 ans ; un peu moins de 18 % des 61-65 ans ; un peu moins de 37 % des 66-70 ans ; 54 % 71-75 ans n'ont pas pu passer le test : les personnes de ce groupe d'âge sont ainsi plus de 11 fois plus susceptibles d'échouer au test que les personnes ayant 20 ans de moins ;
- sur une période moyenne de 7 ans, 123 (7 %) personnes sont décédées : cancer (32 %) ; maladies cardiovasculaires (30 %) ; maladie respiratoire (9%); et les complications du COVID-19 (7 %) ;
- la capacité ou l’incapacité à réussir le test n’apparaissent pas corrélées à des différences dans les causes de décès ;
- les taux de décès parmi ceux qui ont échoué au test est nettement plus élevée : 17,5 % contre 4,5 %, ce qui reflète une différence absolue de 13 % environ ;
- ceux qui échouent au test sont en moins bonne santé : une proportion plus élevée souffre d’obésité et/ou de maladie cardiaque, d'hypertension artérielle et d’hyperlipidémie. La prévalence du diabète de type 2 est 3 fois élevée dans ce groupe : 38 % vs 13 % ;
- après prise en compte de l'âge, du sexe et des comorbidités, l’incapacité à se tenir debout sans soutien sur une jambe pendant 10 secondes s’avère associée à
un risque accru de 84% de décès toutes causes au cours des 10 prochaines années.
Il s'agit d'une étude d'observation qui donc ,ne démontre pas de relation de cause à effet. Une limite est l’absence de prise en compte de certains facteurs de confusion possibles, dont les antécédents récents de chutes, les niveaux d'activité physique, l'alimentation, le tabagisme et l'utilisation de médicaments susceptibles d'altérer l'équilibre.
Cependant, ses auteurs défendent ce test d'équilibre de 10 secondes qui offre « une vision rapide et objective au patient et aux professionnels de la santé de l'équilibre statique et une première appréciation du risque de décès à l’âge moyen et plus avancé ».
Autres actualités sur le même thème
GÉRONTO : La sexualité fait du bien au cerveau
Actualité publiée il y a 7 années 4 moisLONGÉVITÉ : Un nouveau candidat pour prolonger la vie
Actualité publiée il y a 5 années 4 moisLONGÉVITÉ: 2 variables psychologiques qui annoncent une longue vie
Actualité publiée il y a 8 années 8 moisAurait-on pu penser que certaines variables psychologiques peuvent prédire le risque de décès prématuré ? C’est ce que suggère aujourd’hui cette étude de l'...La RESTRICTION CALORIQUE ralentit bien le vieillissement humain
Actualité publiée il y a 1 année 9 mois