LYMPHŒDÈME : Le traitement du cancer ne s’arrête pas à sa rémission
Cette analyse d’une équipe de l’Université de l’Ohio sensibilise à l’impact considérable du lymphœdème chronique des membres inférieurs sur la fonction physique, chez un grand nombre de femmes âgées survivantes du cancer. Les chercheurs exhortent la communauté médicale, dans le JAMA Open Network à inclure des évaluations régulières du lymphœdème dans les soins apportés à ces patients afin de restaurer au maximum, chez ces survivants du cancer, l'autonomie et la qualité de vie.
L’étude révèle ainsi que près d'un tiers des femmes âgées survivantes d'un cancer colorectal, de l'endomètre et de l'ovaire accusent une grande diminution de la qualité de vie, liée notamment à l'incapacité physique en raison de ce gonflement chronique (lymphœdème) des membres inférieurs.
L’équipe de l’Ohio State University Comprehensive Cancer Center souhaite attirer l'attention des cliniciens sur l'importance d'évaluer régulièrement le lymphœdème des membres inférieurs chez ces patientes, une évaluation qui ne fait pas partie des recommandations actuelles de bonne pratique clinique.
Préserver la capacité physique et l’autonomie en cas de lymphœdème
Le lymphœdème est une maladie chronique dont les symptômes comprennent le gonflement, la lourdeur, la douleur, l'inconfort et une forte diminution de la mobilité des membres inférieurs ou supérieurs. Des symptômes le plus souvent associés aux effets secondaires du traitement du cancer. La condition affecte la capacité de fonctionnement au quotidien, dont la marche, la station debout ou encore le port d’objets plus lourds. Non ou mal prise en charge, la maladie peut provoquer des infections chroniques dans la zone affectée du corps (souvent les bras, le bassin ou les jambes) qui, dans les cas les plus sévères peuvent entraîner la perte d'un membre.
Vivre plus longtemps après un cancer oui mais avec une bonne qualité de vie : c’est l’appel de cette équipe qui relève que « les survivants du cancer vivent aujourd’hui plus longtemps grâce à une détection précoce et à un traitement plus efficace, mais leur qualité de vie à long terme reste parfois critique ». Des études montrent ainsi que de nombreux patients restent avec des capacités physiques limitées, avec un impact considérable, à la fois sur la santé mentale et physique. « Cette incapacité et cette réduction de qualité de vie ont de plus, tendance à s’aggraver avec le vieillissement » ajoute l’auteur principal, le Dr Electra Paskett, oncologue à l’Ohio State University Wexner Medical Center
L'analyse porte sur les données de santé de 900 femmes ménopausées ayant reçu un diagnostic de cancer de l'endomètre, colorectal ou de l'ovaire, participant à la Women's Health Initiative (WHI) et à son étude sœur, LILAC (Life and Longevity After Cancer), menée au Fred Hutchinson Cancer Research Center, au Kaiser-Permanente et à l'Ohio State University. Ces participantes étaient âgées en moyenne de 78,5 ans, environ 9 ans s'étaient écoulés depuis leur diagnostic de cancer et souffraient de lymphœdème, toutes avec une réduction des capacités physiques fonctionnelles. Ces participantes survivantes de cancer ont été appariées à des femmes du même âge qui n'avaient pas de lymphœdème des membres inférieurs. L’analyse révèle :
- une très forte réduction de qualité de vie des survivantes du cancer souffrant d’un lymphœdème :
-
21,8 % d’entre elles signalent une diminution significative de la fonction physique,
- ainsi qu'un besoin accru d'aide pour les activités du quotidien ;
Ces données doivent sensibiliser à ce grand défi posé par le lymphœdème chez ces survivantes du cancer, « qui mérite une attention et une action plus significatives de la part de la communauté médicale », écrivent les oncologues.
«Il ne s'agit pas seulement de survivre au cancer;
nos patients méritent de s'épanouir et de retrouver une qualité de vie après le cancer. Nous appelons donc à une évaluation plus régulière de ces patientes et à la mise en œuvre d’interventions contribuant à réduire les symptômes du lymphœdème des membres inférieurs, améliorer le fonctionnement physique et maintenir ou améliorer l’autonomie de ces patientes ».
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