MAL de DOS : Son traitement reste un défi

En relevant que seul 1 traitement non chirurgical et non invasif sur 10 pour le mal de dos est modestement efficace, et qu’en moyenne, avec les traitements non invasifs existants, le soulagement de la douleur n'est que légèrement supérieur à celui d'un placebo, cette méta-analyse d’une équipe de l’University of New South Wales (Sydney) jette la lumière sur le défi clinique que constituent les lombalgies. Les auteurs appellent dans la revue de BMJ Evidence-Based Medicine, à réaliser des essais de plus grande envergure et de haute qualité afin de réduire l’incertitude des preuves disponibles. Il y a urgence à développer et à valider de nouveaux traitements.
Alors que les lombalgies sont fréquentes et invalidantes, que 75 % des personnes souffriront au moins une fois dans leur vie de lombalgie, que 80 à 90 % d'entre elles sont classées comme non spécifiques, car leur cause n'est pas immédiatement identifiable, si des approches non chirurgicales et non invasives sont recommandées en première intention, si de nombreuses options thérapeutiques peuvent être proposées,
un gros doute persiste sur leur efficacité.
La question se pose donc de leur efficacité réelle mais aussi de la qualité des preuves disponibles.
L’étude, une revue de la littérature, a consisté à rechercher dans les grandes bases de données, les essais randomisés contrôlés par placebo publiés portant sur des traitements non chirurgicaux et non interventionnels afin de regrouper et d’’effectuer la méta-analyse de ces données. Les approches testées étaient pharmacologiques, comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les relaxants musculaires, et non pharmacologiques, comme l'exercice, les massages et les manipulations vertébrales. Au total, 301 essais, menés dans 44 pays des différents continents, portant sur 56 combinaisons ou traitements différents ont été inclus dans l'analyse. Les interventions les plus courantes sont les prescriptions d’AINS (27 essais), d’opioïdes (26 essais), la laser et la luminothérapie (25), l'acupuncture (24) et la thérapie manuelle douce (mobilisation ; 19 essais). L'intensité de la douleur était le plus souvent évaluée dans ces essais, à l'aide de l'échelle visuelle analogique ou de l'échelle d'évaluation numérique. La méta-analyse constate que, vs placebo :
- aucun traitement non pharmacologique hormis les AINS n'est efficace pour la lombalgie aiguë ;
- l'exercice et la manipulation vertébrale, les antidépresseurs et les médicaments ciblant les récepteurs de la douleur apparaissent efficaces mais pour la lombalgie chronique.
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Cependant, cette efficacité reste très modeste ;
- l'exercice physique, les injections de stéroïdes et le paracétamol sont inefficaces contre la lombalgie aiguë ;
- les anesthésiques (par exemple, la lidocaïne) et les antibiotiques sont inefficaces contre la lombalgie chronique ;
- les données ne sont pas concluantes pour un large éventail de 22 traitements non pharmacologiques, dont l'acupuncture, les massages, l'ostéopathie et la TENS, et 16 traitements pharmacologiques, dont l'association antidépresseurs + paracétamol, les médecines douces, les bisphosphonates et les relaxants musculaires…
- Enfin, de nombreux essais disponibles n’ont été menés que sur un nombre trop limité de participants et aboutissent à des résultats incohérents.
En conclusion, ces travaux concluent à l’absence de preuves fiables d’effets importants pour les thérapies étudiées et appellent d’une part à relancer des essais de plus grande envergure et d’autre part d’accélérer la recherche sur de nouveaux traitements.
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