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MALADIE CARDIAQUE : Pourquoi il faut s’arrêter de fumer après l’intervention coronarienne percutanée

Actualité publiée il y a 1 année 1 semaine 23 heures
European Heart Journal
La plupart des patients fumeurs qui arrêtent de fumer après une intervention coronarienne percutanée (ICP) « s’en sortent » aussi bien que les non-fumeurs (Visuel Adobe Stock 357738847)

La plupart des patients fumeurs qui arrêtent de fumer après une intervention coronarienne percutanée (ICP) « s’en sortent » aussi bien que les non-fumeurs, conclut cette équipe de cardiologues de l'hôpital universitaire national de Séoul (Corée du Sud). Cette vaste étude publiée dans l'European Heart Journal alerte néanmoins les gros fumeurs de longue date, chez qui aucune amélioration n’est constatée, après l’ICP, en termes de résultats globaux de santé.

 

Les ICP sont souvent réalisées comme traitement d'urgence après une crise cardiaque ou lorsqu'il est nécessaire d'améliorer le flux sanguin dans les artères coronaires, par exemple lorsque les douleurs thoraciques (angine de poitrine) ne peuvent plus être contrôlées avec des médicaments.

L'impact du tabagisme et de l'arrêt du tabac sur les résultats cardiovasculaires d'une ICP

L'étude, la première d’aussi grande envergure sur l'impact du tabagisme sur les résultats cardiovasculaires d'une ICP, est menée auprès de 74.471 patients ayant subi une ICP entre 2009 et 2016. La recherche a précisément évalué l'impact du tabagisme sur le risque de décès, de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux (AVC), et cela depuis l'utilisation d'endoprothèses à élution médicamenteuse (2002-3).

Une endoprothèse à élution de médicaments est un tube court en treillis métallique qui est inséré dans l'artère rétrécie pendant l'ICP et laissé en place en permanence pour permettre au sang de circuler librement. Il bloque la prolifération cellulaire en libérant un médicament sur une période donnée. Cela évite les cicatrices (fibrose) qui pourraient rétrécir l’artère autour du stent.

 

Menée par le Pr Jung-Kyu Han, de l'hôpital universitaire de Séoul, la recherche a analysé les données du système national coréen d'assurance maladie pour étudier les résultats des patients sur un suivi de 4 après l'ICP. L’analyse a pris en compte les facteurs de confusion possibles, dont l'âge, le sexe, le diabète, la tension artérielle, la consommation d'alcool, l'exercice, l'indice de masse corporelle (IMC), les médicaments et le statut socio-économique et…le tabagisme (fumeur actuel, non-fumeur ou ancien fumeur). Cette analyse révèle qu’au cours du suivi :

 

  • les fumeurs actuels présentent un taux d’événements cardiovasculaires accru de 20 % vs les participants n'ayant jamais fumé ;
  • les ex-fumeurs, un taux comparable à celui des non-fumeurs ;
  • une sous-analyse des données de 31.887 participants révèle que les personnes qui ont arrêté de fumer après une ICP et qui avaient fumé moins de 20 paquets-années encourent un risque d’événement cardiovasculaire comparable à celui des participants n'ayant jamais fumé ;
  • cependant, les participants ayant fumé plus de 20 paquets-années avant d'arrêter présentent un risque toujours accru de 20 %, similaire à celui des fumeurs actuels.

 

Ainsi, les patients qui ont arrêté de fumer après avoir subi une intervention coronarienne percutanée, avec une exposition cumulée au tabagisme de 20 paquets-années maximum, présentent des risques cardiovasculaires similaires à ceux des non-fumeurs.

 

C'est la première étude à prendre en compte les changements dans les habitudes tabagiques avant et après l'ICP, apporte ainsi une motivation supplémentaire d’arrêter la cigarette, à ces patients- à condition qu’ils ne soient pas de trop anciens et gros fumeurs :

 

« les patients subissant une intervention coronarienne percutanée devraient être encouragés à arrêter de fumer dès que possible, et l'arrêt du tabac peut améliorer leurs résultats cardiovasculaires même dans un laps de temps relativement court ».

 

Il existe néanmoins, dans cette situation clinique (ICP/maladie coronarienne)

un seuil irréversible de dommages résultant du tabagisme.

Ce seuil se situerait autour de 20 paquets-années.


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