MALADIE de CROHN : Les propres cellules des patients, la clé du traitement ?
Une technique qui utilise des cellules autologues modifiées pour traiter la maladie de Crohn se révèle ici efficace avec cette recherche menée in vitro sur des cellules humaines. Un traitement suffisamment prometteur, présenté dans la revue Gastroenterology, pour passer aux essais cliniques qui devraient commencer dans les 6 prochains mois.
La maladie de Crohn est une maladie chronique qui provoque l'inflammation de certaines parties du système digestif, entraînant différents symptômes, dont la diarrhée, des maux d'estomac, une fatigue et une perte de poids. Ses causes sont inconnues, mais on connait l'implication du système immunitaire.
Les chercheurs du King's College à Londres et du NIHR Guy's and St Thomas' Biomedical Research Centre (BRC) ont mis au point leur technique en étudiant les globules blancs prélevés sur des patients atteints de la maladie de Crohn et en les comparant aux cellules de personnes en bonne santé. Leur analyse leur a permis de mettre au point une thérapie cellulaire qui consiste à cultiver les cellules du patient atteint, de manière à ce qu’elles se comportent davantage comme les cellules des personnes en bonne santé.
La technique s’avère efficace dans les cellules humaines : « C’est la nouvelle étape de la thérapie cellulaire, car nous allons au-delà du traitement des symptômes de la maladie de Crohn en tentant de réinitialiser le système immunitaire pour faire face à la maladie », explique l’auteur principal, le Dr Graham Vice-président et doyen de la faculté de biologie, de médecine et de santé de l'Université de Manchester.
Les chercheurs ont découvert que, chez les patients atteints de la maladie de Crohn les globules blancs spécialisés, appelés lymphocytes T régulateurs, produisaient moins d'une protéine spécifique à l'intestin appelée intégrine α4β7 -que les lymphocytes T régulateurs de personnes en bonne santé. Ils ont ensuite développé une technique de thérapie cellulaire basée sur ces résultats qui, avec une molécule appelée RAR568, restaure des niveaux sains d’intégrine α4β7. Les cellules sont ensuite rendues aux patients par perfusion intraveineuse.
Il est clair que bien que les traitements disponibles pour la maladie de Crohn aient progressé ces dernières années, ils ne fonctionnent que chez certains patients et entraînent des effets indésirables sévères dans certains cas. Ces recherches ouvrent la voie à une thérapie cellulaire autologue capable de traiter la maladie et pas seulement ses symptômes.
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