MALADIE de CROHN : Un nouveau marqueur pour mieux cibler le traitement
La maladie de Crohn (MC), une maladie inflammatoire chronique du tractus intestinal, est en augmentation constante depuis ces 50 dernières années. Alors que la condition réunit, selon les experts, un ensemble de troubles liés mais légèrement différents, identifier avec précision le sous-type de la maladie restait un défi. Cette équipe de l'Université Cornell (New York) décrit dans la revue JCI Insight, la découverte d’une molécule unique miR-31, dont les niveaux permettent de prédire le « sous-type du patient ». Un marqueur indispensable pour opter pour la bonne décision de traitement, en particulier en faveur de l’intervention chirurgicale ou non.
Dans la maladie de Crohn, les patients du sous-type 1, contrairement au sous-type 2, répondent souvent mal aux médicaments et développent des sténoses ou rétrécissement extrême du tube intestinal, nécessitant une intervention chirurgicale. Le marqueur microARN-31 ou miR-31 identifié va être utile pour permettre aux cliniciens de prédire si le patient doit subir ou non une chirurgie préventive avant que son état ne s'aggrave.
miR-31, prédicteur et facteur de la maladie : les chercheurs ont utilisé des techniques génomiques de pointe pour suivre l'abondance de différentes molécules dans les tissus du côlon de plus de 150 patients, enfants et adultes. Les microARN contrôlent le degré d'activation d'un gène cible. Ils fonctionnent comme des interrupteurs négatifs : plus l'abondance d'un microARN est importante, plus le gène cible sera supprimé. Ces données de séquençage génomique ont permis aux chercheurs de découvrir miR-31, un indicateur prédictif des résultats cliniques, mais également un agent clé dans le développement de la maladie.
Un organoïde intestinal pour tester les agents thérapeutiques : au cours de ces travaux, les chercheurs de Cornell, avec leurs collègues de l’Université de Caroline du Nord ont développé un intestin artificiel ultramoderne, appelé organoïde intestinal, qui leur a permis de cultiver des échantillons de biopsie humaine tout en conservant la physiologie de base qui existe chez l'homme. Ce système innovant pourra servir de plate-forme de test personnalisée pour tester les agents thérapeutiques avant de les administrer aux patients.
Ce n’est pas encore une médecine personnalisée, mais ce marqueur peut conduire à de meilleures conceptions d'essais cliniques, explique l’auteur principal, le Dr Praveen Sethupathy, professeur de sciences biomédicales au Cornell's College. Des recherches sont déjà programmées pour explorer ce que fait exactement miR-31 et quel rôle il joue dans l'intégrité de l'épithélium intestinal.
« L’objectif à long terme est de mieux comprendre au niveau moléculaire pourquoi la maladie est si différente dans sa présentation parmi les patients, et d'utiliser ces connaissances pour développer des thérapies mieux ciblées et plus efficaces ».
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