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MALADIE et ISOLEMENT SOCIAL : Quelle condition favorise l'autre ?

Actualité publiée il y a 6 années 1 mois 2 semaines
Nature Communications
La maladie éloigne-t-elle des autres ou l’isolement social affecte-t-il la progression de la maladie -même non contagieuse- ?

La maladie éloigne-t-elle des autres ou l’isolement social affecte-t-il la progression de la maladie -même non contagieuse- ? Ces chercheurs du CNRS et d’autres instituts de recherche français soulignent ici l’importance de l’entourage social en démontrant chez la mouche modèle de cancer de l'intestin que la progression de la maladie est affectée par l'isolement social et la composition du groupe social. Des conclusions publiées dans la revue Nature Communications qui, si elles ne peuvent en tant que telles être extrapolées aux humains, permettent de mieux comprendre le rôle majeur de l'environnement social dans le développement de maladies comme le cancer.

 

L’étude rappelle que pour de nombreux animaux, dont les humains, le comportement social joue un rôle crucial dans la survie. Mais elle va plus loin en suggérant son importance dans la propagation des maladies non transmissibles. Pour démontrer cette hypothèse, les scientifiques du CNRS, de l'IRD, de l'Université Paris-Sud, de l'Université de Montpellier, du Commissariat à l'énergie (CEA) avec des collègues d’Espagne et d’Australie démontrent chez la mouche Drosophila melanogaster modèle de cancer intestinal ce rôle clé l'environnement social ici sur la vitesse de progression de la tumeur.

 

Isolement et progression rapide de la maladie : en effet, la progression de la maladie chez les mouches malades s’avère plus rapide en cas d’isolement de la mouche. Plus surprenant encore, lorsqu'une mouche malade est entourée de mouches en bonne santé, sa tumeur se propage plus rapidement que lorsqu'elle interagit avec d'autres personnes malades. La théorie pouvant expliquer ce résultat étant qu’une mouche malade interagit moins avec des mouches qui ne le sont pas. Ainsi, une mouche malade, du moins au tout début de la maladie, préférera s’entourer d'autres mouches malades. De la même manière, une mouche saine aura tendance à éviter les mouches malades et à préfèrer la compagnie d'autres mouches saines.

Ce comportement de préférence aux homologues ayant une condition physique similaire est probablement non transposable à l’Homme. Chez la mouche, elle pourrait refléter une contrainte de survie de l’espèce face à la contagion ou aux nécessités de reproduction, par exemple.

 

Mais on l’aura compris, si ces résultats ne peuvent encore être extrapolés aux humains, ils suggèrent le rôle clé de l'environnement social dans le développement des maladies, tout comme l'influence clé de la santé mentale sur la santé physique.