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MALADIE HÉPATIQUE : Un seul repas végétarien déjà bénéfique au foie

Actualité publiée il y a 2 jours 14 heures 12 min
Clinical and Translational Gastroenterology
L'étude suggère ainsi, chez ces patients, les bénéfices du remplacement de la viande par des protéines végétales.(Visuel Adobe Stock 194830775)

Cette étude menée par des gastroentérologues du Central Virginia VA Health Care System (VCU) montre que les patients atteints d’une maladie du foie constatent déjà des avantages après un seul repas sans viande. L’étude, publiée dans la revue Clinical and Translational Gastroenterology, suggère ainsi, chez ces patients, les bénéfices du remplacement de la viande par des protéines végétales.

 

Une telle substitution permet de réduire les niveaux d'ammoniac, nocifs pour le foie, soulignent l’auteur principal, le Dr Jasmohan Bajaj, gastro-entérologue au VCU. En effet, des niveaux élevés d’ammoniac dans le sang sont caractéristiques de la cirrhose et de l’encéphalopathie hépatique. On sait que ces niveaux d’ammoniac sont influencés par des facteurs tels que les bactéries intestinales et l’alimentation.

 

L'ammoniac est un déchet produit par les bactéries présentes dans les intestins lors de la digestion des aliments. Il est normalement traité dans le foie, envoyé vers les reins puis éliminé par les urines. Cependant, les foies gravement endommagés par la cirrhose ne peuvent plus traiter l’ammoniac, ce qui induit des niveaux dangereux voire une diffusion vers le cerveau. Une fois dans le cerveau, l’ammoniac peut altérer la fonction cognitive, provoquant de la confusion ou du délire. Cette encéphalopathie hépatique peut conduire au coma et peut être mortelle.

 

De précédentes études ont suggéré les avantages d'un régime végétarien pour les personnes souffrant de problèmes cognitifs causés par la cirrhose. On sait en effet que les régimes occidentaux, riches en glucides et en viande rouge mais pauvres en fibres, peuvent augmenter les niveaux d'ammoniac. Cependant, les effets d’un tel régime chez ce groupe de patients restent à préciser et il reste à régler la question de l’observance, la mise en œuvre de changements alimentaires à long terme pouvant être difficile pour les patients.

 

L'étude, un petit essai clinique mené sur 30 participants souffrant d’une cirrhose et suivant habituellement un régime alimentaire occidental non végétarien, explore ainsi les effets d’une substitution des protéines animales par des protéines végétales et précise l’impact d’un changement alimentaire temporaire sur l'interaction entre les niveaux d'ammoniac, le régime alimentaire et la cirrhose. L’expérience révèle que :

 

  • un seul repas sans viande consommé par les patients atteints de cirrhose génère beaucoup moins d’ammoniac nocif pour le foie ;

  • si les participants présentaient initialement des profils de bactéries intestinales (microbiotes) similaires, chaque type de repas végétarien ou pas, va affecter différemment, chez différents participants, les niveaux d’ammoniac.

« Il est passionnant de constater que même de petits changements dans l’alimentation,

comme un repas végétarien de temps en temps,

peut être bénéfique pour le foie.

Nous allons poursuivre nos recherches pour savoir si un régime végétarien peut offrir des avantages au-delà de la réduction de l'ammoniac et permettre de ralentir voire stopper la progression des maladies du foie et prévenir les éventuels problèmes cognitifs associés ».

 

Conclusion, sauter occasionnellement la viande lors d’un repas peut déjà entraîner des effets bénéfiques chez les patients atteints de cirrhose.

 

Un simple changement alimentaire pourrait donc constituer une méthode simple, accessible et de première intention pour réduire la production d’ammoniac.

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