MALADIE MENTALE : Mobiliser les réseaux sociaux contre la discrimination
Les médias sociaux affectent l’opinion publique sur la maladie mentale. L’un des obstacles à la recherche de conseils, de soutien et à l’observance d’un traitement, lorsqu’on a consulté un médecin pour un problème de santé mentale, réside dans la conviction que les thérapies sont globalement inefficaces et que rien ne peut être fait pour traiter définitivement ce type de symptômes. Cette équipe de psychologues de l’Université de l'Ohio montre, dans le Journal of Clinical Psychology, que des différences subtiles dans la formulation des messages sur les réseaux sociaux pourraient suffire à changer la donne, à modifier ces préjugés sur la dépression et l’anxiété, et finalement inciter ceux qui souffrent à se faire aider.
L'idée est ici que les médias sociaux, dont l’utilisation est quasi-universelle chez les jeunes, pourraient être exploités, cette fois-ci avec de grands avantages, pour diffuser des informations validées sur la santé mentale et inciter les personnes, en particulier les jeunes, à aller rechercher si besoin une aide psychologique auprès d’un professionnel de santé et à favoriser chez les patients déjà traités une meilleure observance.
L’étude est menée auprès de 332 étudiants de dernier cycle, répartis pour lire une série de tweets portant sur les psychopathologies. Certains tweets reflétaient « une mentalité de croissance », (growth mindset) qui suggère de voir les défis comme des opportunités de progresser. D’autres tweets reflétaient « un état d’esprit fixe » (fixed Mindset) qui suggère que nos capacités sont globalement fixes et donc difficilement optimisables. D’autres tweets « témoins » consultés par les participants n’avaient rien à voir avec la santé mentale. Ensuite, ces participants ont renseigné par questionnaire leurs croyances concernant le rétablissement de la dépression et de l’anxiété.
- les participants ayant consulté des tweets positifs sur les maladies mentales reflétant une mentalité de croissance se déclarent plus optimistes quant à la possibilité de traiter avec succès leurs problèmes psychologiques ;
- les participants ayant consulté des tweets plus défaitistes sur les maladies mentales -reflétant un état d’esprit fixe – sont plus enclins à penser que la dépression et l’anxiété sont des troubles innés et difficiles voire impossibles à traiter.
Ainsi, après seulement quelques minutes de consultation, quelques « subtilités » positives dans les messages postés sur les réseaux sociaux concernant ces maladies, sensibilisent déjà aux thérapies existantes et peuvent inciter les personnes et notamment les jeunes qui souffrent d’anxiété ou de dépression à aller chercher de l'aide auprès d'un professionnel. Cet esprit positif, dans les réseaux sociaux, pourrait également aider les patients déjà suivis à respecter une meilleure observance de leur traitement.
Les réseaux sociaux peuvent constituer un bon support d'information en santé publique sur la cible des jeunes, un groupe de plus en plus touché par la dépression. « Il est important que les messages postés sur les réseaux reflètent fidèlement notre compréhension de la maladie mentale et les thérapies validées disponibles pour la gérer ».
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