MALTRAITANCE à l’ENFANCE : Des risques de santé multiples et pour la vie

Cette équipe de psychologues de l’Université de Toronto apporte de nouvelles preuves de l’empreinte à vie que peut laisser la maltraitance subie durant l’enfance. L’étude, à paraître dans la revue Child Maltreatment, précise ainsi que les adultes victimes de maltraitance dans leur enfance sont 2 fois plus susceptibles de développer des troubles de la santé mentale, mais pas seulement.
L’incidence de problèmes de santé physique est également plus élevée chez les personnes ayant des antécédents de maltraitance, celles « s’en sortant le mieux » après des abus physiques et sexuels à l’enfance, étant celles ayant pu bénéficier de la présence d'un adulte protecteur à la maison. Parmi ces maladies on retrouve l’angine de poitrine ou angor, l'arthrite, l'asthme, la bronchopneumopathie chronique obstructive et bronchite chronique (BPCO) la crise cardiaque, la dépression et l'invalidité toutes causes, même après prise en compte de facteurs de confusion possibles, dont l'âge, l’obésité, l’origine ethnique, le niveau de revenus et le mode de vie.
L’un des auteurs principaux, la psychologue Shannon Halls relève : « on ne pense généralement pas à l’impact de l’adversité sur les résultats de santé bien plus tard dans la vie. Nos recherches soulignent que ces associations néfastes le sont à très long terme et avec un large éventail de problèmes de santé ».
Des risques de santé multiples et pour la vie
L’étude analyse les données du Behavioural Risk Factor Surveillance System de 2021 et 2022, un large échantillon représentatif de plus de 80.000 participants. L’analyse révèle que :
- les victimes d’abus sexuels ont un risque accru de 55 à 90 % de développer ces problèmes de santé physique ;
- les victimes d’abus physiques, mais pas d’abus sexuels, présentent également ces mêmes risques mais à des niveaux plus modestes (entre 20 et 50 %) ;
- lorsque les enfants victimes de maltraitance ont néanmoins eu un adulte protecteur à la maison, l’impact négatif de la maltraitance sur leur santé à l’âge adulte est en général moins grave.
Alors que cette protection semble jouer un rôle décisif dans l’atténuation des effets néfastes de la maltraitance, des interventions qui donnent accès aux enfants détectés comme victimes de maltraitance à ce soutien et à un adulte « de confiance » devraient être mises en œuvre. D’autant que les enfants sans adulte protecteur à leur domicile, même non-victimes de maltraitance présentent, également, un risque accru de 20 à 40 % de problèmes de santé physique et de dépression à l’âge adulte.
Pour son développement, l’enfant a besoin de relations sûres et stables avec les adultes,
concluent les auteurs, qui souhaitent travailler maintenant et plus largement à des interventions de prévention primaire pouvant aider les parents à offrir un environnement plus protecteur aux enfants.
Autres actualités sur le même thème
PSYCHIATRIE NUTRITIONNELLE : Mais comment le régime alimentaire affecte-t-il la santé mentale ?
Actualité publiée il y a 5 années 1 moisPOLLUTION et GROSSESSE : Oui, les particules atteignent bien le placenta
Actualité publiée il y a 6 années 4 moisALZHEIMER : Le médicament donépézil double le risque de dégradation musculaire
Actualité publiée il y a 5 années 6 moisGROSSESSE et CANNABIS : Prudence, les effets sont sévères sur la santé du bébé
Actualité publiée il y a 5 années 3 mois