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MASTICATION : Une fonction vitale qui mérite d’être stimulée

Actualité publiée il y a 3 années 5 mois 1 semaine
Scientific Reports
La fonction de mastication contrôlée par le tronc cérébral et influencée par la zone corticale masticatoire (CMA) est stimulée par les stimuli sensoriels que sont les « entrées alimentaires » (Visuel Adobe Stock 357702690)

On sait que les informations sensorielles entrantes peuvent affecter la structure du cerveau. Ce principe vaut pour l’alimentation et la fonction de mastication, une fonction indispensable pour obtenir les nutriments nécessaires à notre fonctionnement et à notre santé. Cependant cette étude montre que la fonction, contrôlée par le tronc cérébral et influencée par la zone corticale masticatoire (CMA) est stimulée par les stimuli sensoriels que sont les « entrées alimentaires ». En d’autres termes, une alimentation peu variée ou liquide, prive le cerveau de la stimulation nécessaire et réduit ensuite la capacité de mastication. Des conclusions importantes pour les jeunes enfants, dont le cerveau est encore en développement, mais aussi pour les adultes après un traumatisme ou encore pour les personnes âgées.

 

En pratique, ne consommer par exemple que des aliments mous ou liquides affecte l’activité électrique des zones cérébrales impliquées dans la fonction de mastication et finissent par réduire la puissance musculaire de la mâchoire.  C’est ce que démontre cette équipe de l'Université médicale et dentaire de Tokyo chez de jeunes souris nourries avec des aliments mous.

Les souris nourries avec des aliments mous présentent des mouvements et une activité électrique altérés dans les muscles de la mâchoire (Visuel Scientific Reports)

Une réduction de la fonction de mastication doit être corrigée dès que possible

La fonction de mastication est principalement contrôlée par le tronc cérébral, une région du cerveau qui contrôle de nombreuses activités « automatiques » ou répétitives telles que la respiration et la déglutition. Pour la mastication, le tronc cérébral est influencé par la signalisation provenant de zones cérébrales supérieures, dont la zone corticale masticatoire (CMA : cortical masticatory area- voir visuel). Lorsque la CMA antérieure est activée par des stimuli alimentaires, les signaux traversent le tronc cérébral et atteignent les muscles de la mâchoire, ce qui entraîne la mastication.

 

Et chez l’enfant ? Dans le cerveau en développement, « ces informations sensorielles peuvent grandement affecter la structure du cerveau », explique l'auteur principal de l'étude, Takashi Ono. En d’autres termes, les stimuli alimentaires durant l’enfance vont conditionner la capacité de mastication de l’enfant à vie. La démonstration est menée chez des souris âgées de 2 semaines nourries soit avec des aliments mous, soit avec un régime standard. En réponse à la stimulation de la zone corticale masticatoire antérieure, les souris nourries avec des aliments mous présentent des mouvements et une activité électrique altérés dans les muscles de la mâchoire par rapport au groupe nourri avec un régime normal. En d’autres termes, cette zone du cerveau impliquée dans la mastication est affectée par les entrées sensorielles ou stimuli alimentaires au cours du développement ce qui influence ensuite fortement la capacité de mastication.

 

Perte de mastication, quelles implications ? Que ce soit chez l’enfant, l’adulte ayant subi un traumatisme ou la personne âgée, la réduction de la fonction de mastication doit être corrigée dès que possible pour éviter tout effet indésirable sur le développement ou le maintien des muscles de la mâchoire et la capacité de mastication.

 

La mastication, une fonction clé dans la santé : les chercheurs rappellent que la mastication est essentielle pour obtenir tous les nutriments dont nous avons besoin. Ces résultats suggèrent de surveiller et d’améliorer la capacité de mastication chez les jeunes enfants ayant des difficultés à mâcher, ainsi que chez les adultes ayant subi un traumatisme ou une maladie les contraignant à un régime alimentaire spécifique, ou encore chez les plus âgés.

 

Chez la personne âgée, il a souvent été souligné, que le nombre de dents qui influe directement sur la mastication, était un bon marqueur de santé.


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