MÉDECINE RÉGÉNÉRATIVE : Des surfaces de culture tissulaire antibactériennes
![Ces surfaces nanostructurées d'alumine constituent une étape importante pour la médecine régénérative (Visuel Adobe Stock 366691797) Ces surfaces nanostructurées d'alumine constituent une étape importante pour la médecine régénérative (Visuel Adobe Stock 366691797).](https://www.santelog.com/sites/santelog.com/www.santelog.com/files/styles/large/public/images/accroche/adobestock_366691797_cellule_artificielle_0.jpeg?itok=htEmQ6Wz)
Ces scientifiques de l’Université de Tokyo ont mis au point des substrats hostiles aux bactéries mais favorables aux cellules qui permettent ainsi la culture de cellules et de tissus sans risque d’infection. Ces surfaces nanostructurées d'alumine décrites dans la revue Langmuir, constituent une étape importante pour la médecine régénérative.
Â
Les surfaces résistantes à la contamination bactérienne jouent un rôle essentiel en santé publique et dans notre vie quotidienne. Cet objectif peut être atteint avec des antibiotiques et des produits chimiques puissants, ce qui implique un impact environnemental négatif, des risques pour la santé, ainsi que l'émergence potentielle d’antibiorésistances.
Â
Il existe donc un immense besoin d’alternatives « non toxiques » pour contrôler la propagation des agents pathogènes bactériens.
Ces surfaces innovantes sont fortement antibactériennes mais peuvent être utilisées pour la culture cellulaire. La technologie promet ainsi de
« pouvoir cultiver sans danger »
avec des implications considérables pour la médecine régénérative, et l’opportunité de cultures cellulaires de haute qualité sans contamination bactérienne -et sans besoin d’antibiotiques.
Â
La nouvelle technologie consiste en surfaces d'alumine poreuse anodine (APA) préparées par électrochimie dans de l'acide sulfurique concentré. Ces surfaces présentent une résistance sans précédent à la croissance bactérienne, mais n’entravent ou n’inhibent en aucune manière les cultures cellulaires.
La nature a inspiré cette nouvelle technologie :
a nanostructure formée naturellement sur les ailes des cigales et des libellules est en effet capable de résister à la contamination bactérienne. Ces structures endommagent la membrane cellulaire des cellules bactériennes et les empêchent de se propager.
Â
L’étude a consisté donc à reproduire ce principe : lorsque des surfaces en aluminium poli sont plongées dans un environnement électrochimique dans certaines conditions, la surface se recouvre d'un réseau bien ordonné de piliers d'alumine poreuse (oxyde d'aluminium). Ces piliers en forme d’aiguilles ont la taille idéale pour tuer les bactéries, ce qui rend les surfaces fortement antibactériennes.
Â
- Les nouvelles surfaces APA optimisées, préparées dans de l’acide sulfurique concentré ont des propriétés antibactériennes qui surpassent considérablement les surfaces existantes. Et ces surfaces ne sont donc pas dangereuses pour les cellules biologiques. Les cultures peuvent être réalisées en toute sécurité sans ajout d’antibiotiques.
Â
Ces résultats sont une bonne nouvelle pour la médecine régénérative, qui consiste bien au départ à cultiver des cellules et des tissus qui sont introduits ou greffés chez le patient pour traiter les lésions tissulaires et organiques. Tout intrus bactérien dans ces cellules ou ces tissus peut avoir des conséquences désastreuses, ce qui implique généralement des environnements stériles et coûteux.
Â
Les nouveaux substrats pourraient permettre une culture cellulaire sans antibiotique dans un plus large éventail de contextes, élargissant considérablement les indications et les contextes d’utilisation,  mais aussi de la recherche scientifique.