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MÉLANOME : En un rien de temps, il échappe au traitement

Actualité publiée il y a 7 heures 10 min 55 sec
Cell Systems
Il suffit de quelques heures aux cellules de mélanome pour échapper au traitement, par inhibiteur de BRAF (Visuel Adobe Stock 251419242)

Il suffit de quelques heures aux cellules de mélanome pour échapper au traitement, par inhibiteur de BRAF. Cette équipe de cancérologues et de biologistes de l’Institute for Systems Biology (ISB, Seattle, Washington) révèle non seulement le temps record mis par le mélanome pour échapper au traitement, décrypte ce mécanisme d’échappement, mais propose aussi, avec ces travaux publiés dans la revue Cell Systems, une nouvelle approche combinée prometteuse qui pourrait considérablement améliorer les résultats des patients.

 

La recherche décrypte le mécanisme d’adaptation réversible et non génétique qui permet aux cellules de mélanome de survivre au traitement par inhibiteur de BRAF. En identifiant et en bloquant cette réponse précoce, une thérapie combinée pourrait retarder la résistance tumorale, et améliorer l'efficacité des traitements existants.

 

Le mélanome est la forme la plus mortelle de cancer de la peau, est souvent provoqué par des mutations du gène BRAF, qui favorisent une croissance tumorale incontrôlée. Si les inhibiteurs de BRAF (comme le vémurafénib) stoppent initialement la croissance tumorale, de nombreuses tumeurs s'adaptent rapidement et survivent au traitement, ce qui entraîne l'échec thérapeutique.

 

L’étude, menée à l’aide de techniques de protéomique de pointe, de spectrométrie de masse et d'analyses transcriptomiques a pu cartographier les modifications moléculaires des cellules de mélanome au fil du temps, 

minute par minute, heure par heure et jour par jour tout au long du traitement 

par inhibiteur de BRAF. Ces observations très fines révèlent :

 

  • un processus d'adaptation précoce et dynamique qui se produit quelques heures -à quelques jours -après l’administration du médicament, et bien avant l'installation de la résistance génétique ;
  • ce processus ne repose pas sur la réactivation de la voie BRAF-ERK, le mécanisme de résistance habituel, en d’autres termes, les cellules cancéreuses ne dépendent pas de la réactivation d'ERK pour survivre ;
  • les cellules cancéreuses activent en effet une voie de signalisation alternative de la famille des kinases SRC (SFK), qui favorise leur survie ;
  • l'activation de la SFK combinée à la présence élevée d’espèces réactives de l'oxygène -ce qui constitue une réponse cellulaire au stress, sous l'inhibition de BRAF- contribue à soutenir les cellules de mélanome et leur permet de mieux résister au traitement ;
  • cependant, cette adaptation est réversible : à l'arrêt du traitement par inhibiteurs de BRAF, les cellules reviennent à leur état initial ;
  • l'inhibition de la SFK seule a peu d'effet sur les cellules de mélanome ;
  • l’association d’un inhibiteur de BRAF et d’un inhibiteur de SFK 

(le dasatinib) permet de bloquer ce mécanisme d’échappement et de stabiliser la tumeur.

 

Ces travaux apportent une première preuve préclinique de l’efficacité de cette nouvelle thérapie combinée : « l’approche a le potentiel de prolonger l'efficacité des inhibiteurs de BRAF et d'améliorer les résultats pour les patients », écrivent les auteurs.

 

D'autres études précliniques et essais cliniques seront nécessaires pour valider cette thérapie combinée mais c’est déjà une fenêtre critique thérapeutique qui vient d’être identifiée.


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