MÉNOPAUSE : Sécheresse vaginale, pourquoi on n'en parlerait pas ?
Une femme sur 2 éprouve une sècheresse vaginale autour de la ménopause. Cette analyse de données de la Study of Women Across the Nation (SWAN) rappelle le manque de communication entre patientes et professionnels de santé, sur les troubles des muqueuses vaginales avec ces symptômes de la « dyspareunie » et ces douleurs lors des rapports sexuels, qui apparaissent dans la période autour de la ménopause. Peu de femmes consultent pour ces problèmes et peu de professionnels de Santé de la femme les abordent avec leurs patientes. Bref, personne ne parle de sécheresse vaginale, écrivent les auteurs dans le communiqué de la Société nord-américaine de la ménopause (NAMS). Les conclusions de l’étude, publiée dans la revue Menopause, identifie les facteurs qui contribuent au tabou de la sécheresse vaginale.
3 femmes sur 4 sexuellement actives rencontrent des difficultés dans leur vie sexuelle autour et après la ménopause. Cette étude éclaire donc aussi les raisons pour lesquelles les femmes deviennent moins sexuellement actives avec la ménopause et l’âge. Elle documente encore le récent concept de « syndrome génito-urinaire de la ménopause » qui inclut ces troubles vaginaux (et vésicaux) qui affectent près d’une femme sur 2 pendant et après la ménopause.
Désormais appelé « syndrome génito-urinaire » de la ménopause, cet ensemble de signes et de symptômes reste encore mal compris et mal pris en charge, alors qu’il entraîne des effets sévères sur l’équilibre émotionnel, la vie sexuelle, la continence, l’autonomie et la qualité de vie. L’amincissement des muqueuses vaginales induit les symptômes de la dyspareunie ou douleurs lors des rapports sexuels. En dépit de la réduction du bien-être et de la qualité de vie associée, 30% des femmes touchées n’iront jamais consulter. Parmi les symptômes, la sécheresse vaginale qui se manifeste souvent par des brûlures, des démangeaisons ou un manque de fluides pendant l'activité sexuelle.
On n’ose pas parler de sècheresse vaginale : car c’est précisément le symptôme abordé par cette analyse des données de l'Étude Swan menée plus de 2.400 participantes suivies sur une période de 17 ans. L’analyse révèle que :
- au départ de l’étude, 19,4% des participantes alors âgées de 42 à 53 ans signalent une sécheresse vaginale ;
- 15 années plus tard environ, 34% des participantes alors âgées de 57 à 69 ans se plaignent de ce symptôme ;
- 50% de ces femmes ne signalent pas la sécheresse vaginale au professionnel de santé qu’elles consultent ;
- moins de 4% des femmes touchées utilisent un des traitements disponibles contre la sécheresse vaginale ;
- la sècheresse vaginale ne semble pas avoir d’impact sur la fréquence des rapports sexuels, comme si les femmes, suggèrent les auteurs, « pensaient que cela permettrait de guérir leur problème » ;
- chez les femmes qui prennent un traitement, l'hormonothérapie apparaît plus efficace pour gérer la sécheresse vaginale chez les femmes qui ont connu une ménopause naturelle vs celles qui ont subi une hystérectomie.
Taux d’œstradiol et flux sanguin vaginal : lorsqu'une femme « passe par » la ménopause, son taux d'œstradiol chute et son corps subit de nombreux changements. Parmi ces changements, la diminution du flux sanguin vaginal conduit précisément à la sécheresse vaginale et à la douleur pendant les rapports sexuels.
Alors que bien que plus de la moitié des femmes développe une sécheresse vaginale avec la ménopause, la plupart ne signalent aucun symptôme, seules certaines essayent des lubrifiants lorsqu'elles commencent à avoir des douleurs sexuelles. Pourtant, si les lubrifiants et les hydratants vaginaux ne suffisent pas, il existe des traitements vaginaux très efficaces tels que les comprimés vaginaux d'œstrogènes, les crèmes, l'anneau vaginal à faible dose (Estring) et la déhydroandrostérone intravaginale…
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