MÉNOPAUSE : Un flash aussi sur la santé cardiaque
Des études toujours plus nombreuses alertent sur le caractère décisif et critique pour la santé des femmes, que représente cette transition de la ménopause. Un tournant pour la santé cardiaque notamment, alors que les maladies cardiaques tuent plus de femmes chaque année que le cancer du sein. Comment la ménopause joue un rôle spécifique dans la santé cardiaque des femmes, c’est l’objet de ce bilan des données de la littérature, proposé par les experts de l’American Heart Association (AHA).
Le risque de maladie cardiaque augmente avec l'âge et particulièrement pour les femmes. Et la transition vers la ménopause est une période de risque accru de maladie cardiaque, selon une déclaration scientifique de l’AHA, publiée dans la revue Circulation en 2020.
L’un des auteurs principaux de la revue, le Dr Garima Sharma, chercheur à l’AHA rappelle que « chaque année, dans les pays riches, 1 femme sur 39 décède d’un cancer du sein, tandis qu’1 sur 3 décède d’une maladie cardiovasculaire ».
1 décès par minute chez les femmes de cause cardiovasculaire
Il est déjà connu que la ménopause joue un rôle important dans le risque cardiovasculaire chez la femme et que les femmes sont confrontées à des facteurs risques uniques à chaque étape de la vie. Les femmes, et leurs médecins, doivent donc être conscients de l’importance de la surveillance cardiovasculaire dans les années qui précèdent et suivent la ménopause.
Un cœur en bonne santé s'impose à l’approche de la ménopause : plusieurs études, citées par les experts, soulignent le risque accru de maladies cardiovasculaires et d’autres complications de santé à différents stades de la ménopause, parmi lesquelles :
- après la ménopause, on estime qu’1 femme sur 4 peut développer une arythmie cardiaque ou fibrillation auriculaire – au cours de sa vie ;
- le stress et l’insomnie font partie des principaux facteurs contributifs ;
- l’obésité aussi, elle augmente considérablement le risque d’insuffisance cardiaque chez les femmes notamment chez celles ayant connu une ménopause tardive (à 55 ans ou plus) ;
- les femmes qui sont naturellement ménopausées à l’âge de 40 ans encourent un risque accru de 40 % de maladie coronarienne au cours de leur vie ;
- les femmes qui connaissent une ménopause très précoce sont 35 % plus susceptibles de développer un certain type de démence plus tard dans la vie, par rapport aux femmes qui sont ménopausées vers l'âge de 50 ans ;
- l’isolement social et la solitude peuvent augmenter le risque cardiovasculaire de 29 % chez les femmes ménopausées.
Ainsi, si la ménopause ne provoque pas de maladie cardiovasculaire, pendant la transition ménopausique, les femmes semblent plus vulnérables aux troubles et événements cardiovasculaires. Plusieurs symptômes sont d’ailleurs alors associés à ces troubles :
- la baisse des niveaux d’œstrogènes,
- les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes,
- la dépression,
- les troubles du sommeil,
- l’augmentation de la graisse corporelle viscérale ;
- l’augmentation du taux de cholestérol,
- la rigidité artérielle et l’affaiblissement des vaisseaux sanguins.
« Une femme passe jusqu’à 40 % de sa vie après la ménopause.
Il est donc important de développer des stratégies d’intervention pour protéger sa santé cardiaque », concluent ces experts cardiologues, qui rappellent aussi l’immense besoin de soins cardiologiques préventifs personnalisés pour les femmes, axés sur la réduction du risque cardiovasculaire.
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