MICI : Des microparticules lipidiques qui calment l'intestin
C’est une nouvelle façon de traiter les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), avec des nanoparticules lipidiques, qui nous est présentée par cette équipe de bioingénieurs et pharmacologues de l’Université de Géorgie. Les chercheurs apportent la preuve de concept et d’efficacité d’une nouvelle plateforme de délivrance d'ARNm pour le traitement de la colite ulcéreuse : ces nanoparticules lipidiques, documentées dans la revue Biomaterials, ciblent plus efficacement le côlon avec des acides nucléiques. Ces travaux ouvrent ainsi une nouvelle voie et un nouveau mode d’admiinistration thérapeutique pour le traitement des MICI.
Les MICI sont un terme générique qui regroupe la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse, est un trouble inflammatoire récurrent et chronique du tractus gastro-intestinal qui touche plus de 3 millions d'adultes aux seuls États-Unis. La cause de la maladie est inconnue, il est donc difficile de développer des diagnostics et des traitements efficaces pour les MICI. La plupart des traitements actuels sont administrés directement dans la circulation sanguine et provoquent des effets secondaires graves à court ou à long terme, en affectant par exemple la fonction bactérienne ou fongique intestinale et en favorisant dans certains cas le développement du cancer.
En pratique, l'administration orale de nanoparticules lipidiques chargées d'ARNm d'interleukine-22 (IL-22) dans le côlon ouvre un nouvel espoir, et semble ici constituer un nouveau traitement efficace contre la colite ulcéreuse.
Des nanoparticules lipidiques pour mieux cibler le côlon
L'expression de l'IL-22 dans le côlon était déjà connue pour ses puissants effets anti-inflammatoires contre la colite ulcéreuse. De précédentes études ont montré que l'injection d'un complexe d'ADN complémentaire de lipides et d'IL-22 est une stratégie puissante pour traiter la colite chez les animaux modèles, mais le traitement exige des compétences médicales et d'injection spécifiques. L'administration orale offre une stratégie de traitement plus accessible et le développement d'une méthode d'administration orale pour le traitement des MICI promet d’être plus utile pour améliorer le traitement de ces maladies à grande échelle, en population générale.
L’étude : les chercheurs ont conçu de nouvelles nanoparticules lipidiques comportant 3 lipides majeurs utilisés dans de précédentes études p : l'acide phosphatidique (PA), le monogalactosyldiacylglycérol (MGDG) et le digalactosyldiacylglycérol (DGDG). L'ARNm d'IL-22 a été encapsulé dans ces nouvelles nanoparticules lipidiques.
- La démonstration est effectuée chez des souris atteintes de colite ulcéreuse aiguë qui ont reçu par voie orale ces nouvelles nanoparticules lipidiques avec l'ARNm d'IL-22 ciblant leur côlon. Ces modèles connaissent ainsi une guérison accélérée. La protéine IL-22 régule la stabilité des cellules qui tapissent les muqueuses et favorise la cicatrisation des plaies lors de l'inflammation intestinale : elle joue un rôle protecteur contre les médiateurs pro-inflammatoires et est fortement associée aux gènes sensibles aux MICI.
« L'administration orale de nanoparticules lipidiques d'IL-22 a élevé le niveau d'expression protéique de l'IL-22 dans le tissu colique des souris », confirme l’auteur principal, le Dr Didier Merlin, professeur de sciences biomédicales à l’Université de Géorgie et chercheur à l’Atlanta Veterans Affairs Medical Center :
« Les souris atteintes de colite aiguë qui ont reçu ces des nanoparticules lipidiques d'IL-22 ont suivi un processus de guérison accéléré, ont récupéré leur poids corporel et une longueur normale de côlon ». Par ailleurs, les souris traitées ont présenté rapidement des niveaux d'expression d'ARNm de cytokines pro-inflammatoires réduits.
Ces nouveaux vecteurs thérapeutiques lipidiques constituent donc une plateforme prometteuse de délivrance d'ARNm pour le traitement des MICI.
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