MICI : La capsule électroceutique qui agit dans l’intestin
Cette capsule électroceutique ingérable, développée par une équipe de chercheurs du Brigham and Women's Hospital (BWH) est prometteuse pour le traitement des affections gastro-intestinales ou maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI). Dans un premier temps, conçue pour stimuler la libération de la ghréline ou hormone de la faim, cette gélule, documentée dans la revue Science Robotics, pourrait trouver de nombreuses applications non seulement pour traiter les troubles intestinaux, métaboliques mais aussi d’autres maladies touchant d’autres organes ou régions du corps.
La gélule s’inspire de la nature, « notre plus grand professeur », écrivent ici les chercheurs qui prennent exemple sur un lézard d'apparence bizarre avec des pointes intimidantes recouvrant tout son corps.
Ce premier développement de capsule électroceutique permet de réguler la libération de ghréline,
une hormone régulatrice de la faim. Comment ?
Elle exploite les caractéristiques des fluides présents dans l’intestin pour déclencher ce mécanisme, ici nommé « FLASH » (pour fluid-wicking capsule for active stimulation and hormone modulation), de stimulation active et de modulation des hormones gastro-intestinales par stimulation électrique de l'estomac. Et le lézard ? C'est bien là qu'intervient le lézard australien Moloch horridus car sa peau absorbant les fluides lui permet de mieux absorber l'eau dans les régions arides où il vit.
La capsule est ensuite excrétée en toute sécurité et sans effets secondaires.
L’étude, menée à ce stade chez de gros modèles animaux, montre que la capsule électronique ingérable absorbant les fluides pour la stimulation active et la modulation hormonale (FLASH) peut être ingérée pour moduler les hormones gastro-intestinales par stimulation électrique de l'estomac.
De multiples applications dans le traitement des troubles gastro-intestinaux, neuropsychiatriques et métaboliques : l’un des auteurs principaux, le Dr Traverso, gastro-entérologue au BWH souligne que ce développement confirme
le potentiel énorme des électroceutiques ingérables.
« Une pilule ingérable qui contient de l'électronique au lieu de composés chimiques ou de médicaments, constitue un système prometteur qui permet de réguler certains agents, ici les niveaux d'hormones,
via des impulsions électriques ciblées sur des cellules spécifiques de l'intestin ».
Un cas d’école, la gastroparésie : la condition, caractérisée par un ralentissement ou un arrêt du mouvement des aliments de l'estomac à l'intestin grêle, pourrait bénéficier de ces stimulateurs gastriques à base de stimulation électrique. Dans ce cas, la stimulation électrique soutient la production de ghréline, une réponse médiée par le nerf vague, le nerf du système nerveux autonome du corps qui relie le cerveau et l'intestin.
L'équipe prévoit de valider maintenant le concept chez l’Homme mais aussi de regarder comment l'approche pourrait fonctionner dans d'autres organes ou régions du corps. Dans un premier temps, ces électroceutiques ingérables pourraient être adaptées au traitement des troubles de l'alimentation et des maladies métaboliques.
Ce principe de modulation des hormones à l'aide d'électroceutiques ingérables est très prometteur, pour une bonne raison, il ne nécessite pas de nouveaux médicaments mais fonctionne avec nos systèmes physiologiques internes, pour notre bénéfice.
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