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MICI : Traiter le cerveau pour soulager l’intestin

Actualité publiée il y a 13 heures 43 min 18 sec
British Journal of Pharmacology
L’axe intestin-cerveau trouve ici une application clinique ou presque, avec cette recherche qui vise à traiter le syndrome du côlon irritable en ciblant le cerveau (Visuel Adobe Stock 726925011)

L’axe intestin-cerveau trouve ici une application clinique ou presque, avec cette recherche de l’Université des Sciences de Tokyo qui vise à traiter le syndrome du côlon irritable en ciblant le cerveau. L’équipe démontre, dans le British Journal of Pharmacology que certains médicaments du SNC permettent de soulager les symptômes de la maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI).  

 

Le syndrome du côlon irritable (SCI) est une MICI courante qui provoque des symptômes tels que des douleurs abdominales, des ballonnements, des gaz et des changements dans les habitudes intestinales, notamment la diarrhée, la constipation ou les deux. Bien que la MICI touche environ 10 % de la population mondiale, ses causes et ses mécanismes sous-jacents restent mal compris. La plupart des traitements se concentrent donc sur la gestion des symptômes plutôt que sur la cause profonde.

 

La recherche démontre, à ce stade sur la souris modèle de syndrome du côlon irritable induit par le stress, que les agonistes des récepteurs opioïdes delta (DOP) soulagent les symptômes intestinaux via le cortex insulaire. Cette classe de médicaments cible le système nerveux central (SNC) et n’agit pas directement sur l'intestin.

Exploiter l’axe-intestin cerveau ou cibler le lien SCI-stress psychologique

Il existe des preuves croissantes de l’axe intestin-cerveau et du lien étroit entre le syndrome du côlon irritable et le stress psychologique. Lors d’une précédente recherche de 2022, la même équipe avait développé un modèle de souris qui, exposées à plusieurs reprises à un stress psychologique, développe des symptômes similaires à ceux du SCI (hyperactivité intestinale, douleurs abdominales…).

 

L'étude démontre via différentes expériences que 

  • l’administration d’agonistes DOP a permis de soulager les douleurs abdominales et de réguler la motilité intestinale des modèles ;
  • les agonistes DOP ciblent directement le cortex insulaire mais entraînent des effets similaires sur les symptômes du SCI à ceux d’un traitement systémique ;
  • le mécanisme d’action des médicaments passe par la régulation de la neurotransmission du glutamate dans le cortex insulaire.

 

Vers des traitements plus définitifs du SCI ? L’auteur principal, le Dr Tsuyoshi Saitoh fait l’hypothèse que « les agonistes DOP pourraient représenter un traitement révolutionnaire du SCI, capable non seulement de réduire les symptômes mais s‘attaquer à la source, en luttant contre le stress et en rétablissant la régulation émotionnelle.

 

Vers un repositionnement des agonistes DOP avec une nouvelle indication dans le traitement des MICI ? Comparé aux traitements actuellement disponibles dont les laxatifs, les antidiarrhéiques, les analgésiques et les antispasmodiques, le ciblage du stress via les agonistes DOP promet une solution plus définitive avec des effets indésirables minimes.

 

De futures recherches doivent valider ces premiers résultats chez l’Homme.


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