MICROBIOME BUCCAL : Il raconte le mode de vie
Les microbes présents dans la bouche reflètent les choix de mode vie, conclut cette équipe de biologistes de la Pennsylvania State University et de la New York University Abu Dhabi. L’étude menée au Népal révèle que les microbiomes buccaux diffèrent selon les cueilleurs traditionnels, les agriculteurs et les employés des industries mais aussi selon les facteurs de mode de vie, comme le tabagisme et l'alimentation. Des données, présentées dans la revue Microbiome, qui laisse augurer qu’un simple test salivaire puisse bientôt apporter une photographie à la fois complète et précise du mode de vie.
Le mode de vie peut façonner la composition des bactéries bénéfiques et d'autres micro-organismes présents dans la bouche, selon cette nouvelle recherche. En effet, le microbiome buccal diffère selon les différents modes de subsistance, ici des chasseurs-cueilleurs nomades aux agriculteurs et selon la plupart des facteurs de mode de vie, comme le tabagisme.
On savait déjà qu’un microbiome buccal ou la communauté de micro-organismes vivant dans la bouche en bonne santé, joue un rôle important dans la santé, via la digestion des aliments, le soutien du système immunitaire et la protection contre les agents pathogènes envahissants. A contrario, un microbiome buccal malsain a déjà été associé à toute une série de maladies et d’infections chez l'Homme.
En dépit de ces données, « le microbiome buccal reste peu étudié », note l’un des auteurs principaux, le Dr Emily Davenport, professeure de biologie au Penn State : « la plupart des études sur le microbiome buccal ont été menées sur des populations occidentales. Bien que nous ayons déjà appris de ces recherches, les microbiomes sont différents dans le monde. En étudiant comment la diversité et la composition du microbiome buccal varient en fonction du mode de vie dans un contexte mondial, nous pouvons améliorer nos connaissances sur l'impact du microbiome buccal sur la santé humaine ».
L’étude est menée auprès de 63 participants népalais représentatifs de tout un spectre de pratiques et de modes de subsistance, et l’équipe a regardé comment des facteurs majeurs liés au mode de vie et certains comportements plus spécifiques, comme le tabagisme, peuvent contribuer aux différences de microbiome buccal. Les chercheurs ont séquencé l’ADN des microbes présents dans des échantillons de salive pour déterminer les espèces spécifiques de bactéries présentes dans le microbiome buccal de chaque participant. Ces analyses révèlent que :
- la composition des espèces ou communautés au sein du microbiome buccal dépend fortement du mode de subsistance ;
- la présence de plusieurs espèces apparaît liée à des facteurs de style de vie spécifiques, notamment le tabagisme, le type de céréales prédominant dans l’alimentation (orge et maïs vs riz et blé), ainsi que la consommation de certains végétaux ;
- les habitudes tabagiques jouent un rôle important dans la détermination du microbiome oral dans les différents modes de vie.
- Les chercheurs soulignent l’importance d’inclure les facteurs de mode de vie et les comportements dans de futures recherches sur le microbiome buccal.
« Chaque fois que vous effectuez un changement, que ce soit de régime alimentaire, de lieu de résidence ou d’activité, le microbiome peut également changer, et il est important de comprendre dans quelle mesure et à quelle vitesse ces changements se produisent »
Mieux comprendre ce qui façonne exactement le microbiome permettra dans un futur peut-être pas si lointain de développer un simple test salivaire du mode de vie -et de ses effets possibles sur la santé humaine.
Source: Microbiome 4 Nov, 2024 DOI: 10.1186/s40168-024-01941-7 Nepali oral microbiomes reflect a gradient of lifestyles from traditional to industrialized
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Cette actualité a été publiée le 17/12/2024 par
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