MICROBIOTE : Blastocystis, la bonne bactérie qui éloigne la maladie
Cette bactérie intestinale pourrait être la cé d'une bonne santé cardiométabolique et globale : cette étude menée par une équipe de biologistes du Massachusetts General Hospital (MGH), révèle en effet des taux intestinaux plus élevés de Blastocystis chez les personnes ayant une meilleure santé cardiométabolique et optant pour une alimentation plus saine. Ces données, publiées dans la revue Cell, suggèrent qu’accroître les niveaux de Blastocystis dans l’intestin, par supplémentation probiotique par exemple, pourrait constituer une stratégie simple et viable de prévention des maladies.
Sur le principe, cette recherche rejoint un nombre croissant d’études qui suggèrent que la modulation du microbiote intestinal pourrait permettre de lutter contre toute une série de problèmes médicaux.
L’étude, menée auprès de 57.000 participants de 32 pays, a regardé comment la présence de Blastocystis pouvait modifier les effets de différents aliments et nutriments, sur la santé cardiométabolique. L’analyse révèle que :
- les participants ayant une alimentation saine présentent des taux plus élevés de Blastocystis ;
-
Blastocystis semble jouer un rôle globalement bénéfique dans l'impact de l'alimentation sur la santé ;
- des taux intestinaux plus élevés de Blastocystis, un organisme unicellulaire que l'on trouve couramment dans le système digestif, sont associés à des marqueurs de santé plus favorables, notamment cardiovasculaire ainsi qu’à une diminution de la graisse corporelle, un meilleur contrôle glycémique ;
- en revanche, des niveaux plus faibles de Blastocystis sont associés à l'obésité ;
- les niveaux de Blastocystis varient – logiquement- selon les régions et le régime alimentaire du pays ;
- précisément Blastocystis s’avère associé à la consommation d’aliments végétaux plus sains et peu transformés ;
- ainsi, l’amélioration du régime alimentaire induit une augmentation des niveaux de Blastocystis ;
- Blastocystis n'est pratiquement jamais retrouvé chez les nouveau-nés, ce qui suggère qu'il est acquis plus tard dans la vie.
L’auteur principal, le Dr Long H. Nguyen, chercheur en épidémiologie clinique et translationnelle et en gastroentérologie au MGH, professeur de médecine à la Harvard Medical School, commente ces résultats : « les effets de Blastocystis sur la santé et la maladie restaient controversés, cependant notre étude suggère un rôle bénéfique dans l'impact du régime alimentaire sur la santé ». En d’autres termes,
Blastocystis "médie" les bénéfices d’une alimentation saine.
De prochaines recherches vont déterminer si l’augmentation des niveaux de Blastocystis, par des changements d’alimentation ou par supplémentation, pourrait constituer une stratégie viable de prévention des maladies cardiométaboliques.
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