MIGRAINE : Comment diagnostiquer, gérer et prévenir
Alors que la migraine est une cause majeure d'invalidité, avec une prévalence atteignant 12 % % en population générale, la condition, qui apparaît sous de multiples formes et en raison de facteurs encore mal compris, reste difficile à diagnostiquer, à gérer et à prévenir. Cette équipe d’experts de l’Université de Toronto propose une série de données de la littérature et de recommandations dans le Canadian Medical Association Journal (CMAJ) qui apportent aux cliniciens, et à leurs patients, une feuille de route pour un diagnostic et une prise en charge personnalisée des céphalées.
Parmi les grandes données concernant la migraine, ces cliniciens rappellent que la migraine est l'une des principales causes d'invalidité dans tous les groupes d'âge : La migraine touche environ 12 % des adultes, avec une prévalence de 18 % chez les femmes et de 6 % chez les hommes. À l'échelle mondiale, c’est la deuxième cause d'invalidité chez les hommes et les femmes dans tous les groupes d'âge, et la principale cause d'incapacité chez les femmes âgées de 15 à 49 ans. On estime qu’environ 70 % des consultations pour migraine ont lieu en soins primaires, ainsi les médecins généralistes jouent un rôle central dans le diagnostic et la prise en charge de la migraine.
L’équipe de Toronto a effectué une revue de la littérature scientifique et médicale afin d’identifier les études originales portant sur la physiopathologie et les facteurs de risque, le diagnostic et le traitement de la migraine.
La migraine est caractérisée par une hyperexcitabilité neuronale. De nombreuses variantes génétiques ont été associées à une susceptibilité accrue à la migraine, suggérant une base génétique solide.
Les crises de migraine peuvent être décomposées en 5 phases : prodrome, aura, céphalée, postdrome et interictale. Cependant, toutes les crises de migraine ne passent pas par toutes les phases et donc ces 5 phases ne se succèdent pas nécessairement. Parmi les mécanismes mis en exergue, celui de l’augmentation des niveaux de CGRP pendant la crise qui a induit l’hypothèse selon laquelle la migraine peut être interrompue ou prévenue en bloquant l'action du CGRP.
Ses critères diagnostiques sont eux-aussi complexes et la migraine est sous-classée en 6 catégories : migraine sans aura, migraine avec aura, migraine chronique, complications de la migraine, migraine probable et syndromes épisodiques pouvant être associés à la migraine. Différentes échelles sont utilisées dont l’échelle d'évaluation de l'aura visuelle (VARS : Visual Aura Rating Scale) permettant de distinguer la migraine avec aura visuelle de symptômes visuels non spécifiques, l’ID Migraine Screener, outil validé en médecine générale, qui permet de dépister 3 caractéristiques clés associées à la migraine : la photophobie, la déficience fonctionnelle et les nausées.
Si son diagnostic est complexe, l'imagerie de routine n'est pas recommandée chez les patients souffrant de migraine qui ne présentent pas de signaux d'alarme, de symptômes atypiques ou de résultats anormaux à l'examen neurologique.
L’approche de traitement doit être stratifiée et progressive, permettre aux patients de choisir parmi différentes options de traitement en fonction de leurs symptômes et de la sévérité des crises. On dispose aujourd’hui de nombreuses classes de médicaments pour la traiter, dont l'acétaminophène (paracétamol), les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), les triptans et les anti-CGRP (Ubrogepant et rimegepant).
Les auteurs passent ainsi en revue les différents traitements adaptés aux différentes formes et degrés de sévérité. « Le but du traitement des crises de migraine étant d’apporter un soulagement rapide de la douleur et d'autres symptômes liés à la migraine, de restaurer la fonction et la qualité de vie du patient et de prévenir les récidives », conclut l’un des auteurs principaux, le Dr Tommy Chan, du Département Neurologie de l’Université Western, London, Ontario.
« L’approche thérapeutique doit permettre aux patients de choisir parmi différentes options, en fonction des symptômes et de la gravité des crises et privilégie la combinaison de médicaments de différentes classes (par exemple, des anti-inflammatoires non stéroïdiens et les triptans) pour les crises graves ou prolongées ».
Une prochaine série d’articles va porter sur la prévention de la migraine.
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