MOBILITÉ de la personne âgée : La dopamine, le secret pour la booster ?
Il sera peut-être prochainement possible, en augmentant les niveaux de dopamine ou en optimisant l’expression d’un gène bien spécifique, de booster la mobilité chez la personne âgée : cette étude d’une équipe de médecins de l’Université de Pittsburgh, à paraître dans le Journal of American Geriatrics Society, suggère qu’une meilleure mobilité chez les adultes fragiles et âgés est liée à une variante génique commune clé dans la régulation des niveaux de dopamine avec l'âge.
L’auteur principal, le Dr Caterina Rosano, professeur d'épidémiologie à la Pitt Public Health et son équipe montrent ici que les variations d'un gène, qui régule les niveaux de dopamine dans le cerveau, peuvent en effet influencer, la mobilité des adultes âgés et fragiles. Ces résultats s'ajoutent à un nombre croissant de preuves suggérant que des niveaux de dopamine plus faibles pourraient contribuer à une plus forte lenteur de la marche et à la perte d’autonomie chez le patient âgé.
COMT, un gène « de la dopamine » particulièrement critique chez les personnes âgées
La dopamine est plus souvent évoquée dans la mobilité dans le contexte de la maladie de Parkinson, que dans le vieillissement normal. Ici, l’équipe a regardé si une prédisposition génétique à produire plus ou moins de dopamine pouvait être corrélée à la mobilité, en particulier chez des patients à niveau élevé de fragilité, mais exempts de démence, de maladie de Parkinson ou de toute autre trouble ou maladie neurologique.
Plusieurs facteurs génétiques régulent la signalisation de la dopamine, et notamment le gène appelé COMT, qui décompose la dopamine pour contrôler ses niveaux dans le cerveau. Les chercheurs qui ont pris en compte chez plus de 500 participants les facteurs de fragilité, ont fait l’hypothèse que les personnes âgées pouvaient être particulièrement vulnérables aux différences de niveaux de dopamine induites par COMT. Aucun des participants ne prenait de médicaments liés à la dopamine. L’équipe a donc étudié ce gène chez plus de 500 adultes puis recherché les liens possibles entre le génotype, la fragilité et la vitesse de la marche.
Une corrélation entre le génotype, la fragilité et la vitesse de la marche : l’analyse montre que chez ces adultes plus âgés et fragiles,
- un génotype élevé en dopamine est associé au maintien d’une démarche plus rapide et à une plus grande résistance à la baisse de mobilité liée à l’âge ;
- les participants fragiles avec génotype COMT à niveaux élevés dopamine ont ainsi une vitesse de marche 10% plus rapide que les participants avec le génotype COMT à faibles niveaux de dopamine. Une différence de 10% qui peut avoir des implications importantes au quotidien, soulignent les chercheurs, et d’autant plus que l’on considère le nombre élevé de gènes complexes qui influencent la marche.
Identifier le bon niveau de dopamine : l’équipe de la Pitt travaille aujourd’hui à identifier le bon niveau de dopamine permettant une meilleure résilience face à la baisse de mobilité liée à l’âge. L’espoir est, on l’aura compris, de pouvoir traiter les patients âgés plus touchés par dopamine, voire par thérapie génique, pour préserver leur mobilité. De nombreuses personnes âgées ont de faibles niveaux de dopamine ou à la limite inférieure de la normale sans, pour autant, avoir un diagnostic de maladie de Parkinson ou d’autres conditions psychiatriques. En traitant ces personnes âgées avec la la dopamine, il serait très probablement possible de les rendre plus résistantes ?
Dans l’attente de données confirmées sur d’éventuelles thérapies pharmacologiques ou géniques, les auteurs recommandent aux plus âgés, la pratique d’activités physiques agréables et impliquant à la fois le corps et le cerveau, comme les activités multisensorielles, dont la danse ou la marche.
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