MUCOVISCIDOSE et antibiorésistance : Des nanoparticules contre le biofilm
Les nanoparticules, une solution contre la résistance aux antibiotiques ? C’est le credo de ces scientifiques de la Friedrich Schiller University Jena (FSU-Allemagne) qui développent une méthode efficace pour traiter les infections respiratoires souvent mortelles. L'accent est mis sur ses nanoparticules délivrées par inhalation et capables de pénétrer la couche épaisse de mucus sur les voies respiratoires puis la couche de biofilm bactérien. Ce candidat « nano » améliore de 1.000 fois l'impact des antibiotiques contre le biofilm.
Les chercheurs travaillent ici un traitement efficace contre la mucoviscidose, une maladie caractérisée par la perturbation en raison de mutations d’un canal à la surface cellulaire. Ainsi, la quantité de différentes sécrétions dans le corps est réduite et se forme un mucus solide, qui entraîne le dysfonctionnement de plusieurs organes et bloque les voies respiratoires. La fonction autorégulatrice du poumon est perturbée, le mucus est colonisé par les bactéries et les infections chroniques se développent. Le poumon est tellement endommagé que les patients meurent souvent ou ont besoin d'une transplantation pulmonaire, en dépit de traitements plus performants à base d’antibiotiques inhalés. Cependant le traitement ne permet pas d’éliminer la colonisation par les bactéries qui finissent par former des biofilms sous la couche de mucus.
Une méthode beaucoup plus efficace, grâce à des nanoparticules : les scientifiques parviennent ici à développer une méthode beaucoup plus efficace, grâce à des nanoparticules, pour traiter ces infections respiratoires souvent létales. Alors qu’habituellement, les médicaments administrés par inhalation, traversent le corps de manière complexe pour atteindre, pour une partie seulement, les agents pathogènes, les nanoparticules développées ont la taille nécessaire pour pouvoir atteindre les voies respiratoires profondes et sont capables de pénétrer la couche épaisse de mucus puis celle du biofilm formé par les bactéries. Le principe est d’encapsuler les agents actifs, comme l'antibiotique Tobramycine, dans un polymère de polyester pour constituer une nanoparticule qui se déplace plus facilement à travers la couche spongieuse de mucus, libère l’agent actif pour tuer les agents pathogènes. Un revêtement de polyéthylèneglycol rend la nanoparticule presque invisible pour le système immunitaire. Et tous les composants de la nanoparticule sont biocompatibles, biodégradables et non toxiques.
Un vecteur efficace et invisible : l’efficacité semble résider dans la méthode de transport beaucoup plus efficace qui permet l’acheminement d’une concentration bien plus importante de principe actif au centre de l'infection et dans l’enveloppe de polyéthylèneglycol qui permet aux nanoparticules d’échapper mécanisme de défense de la bactérie contre l'antibiotique. Bref ce nouveau vecteur redonne en quelque sorte sa puissance à l’antibiotique. Les nanoparticules transportent les antibiotiques dans la partie interne de la cellule, où elles peuvent donner tout leur impact.
En fin de compte, la méthode permet de multiplier par 1.000 l'impact des antibiotiques contre le biofilm.
Autres actualités sur le même thème
INFECTIONS NOSOCOMIALES : Pourquoi certaines surfaces sont plus contaminantes ?
Actualité publiée il y a 4 années 2 moisANTIBIORÉSISTANCE : Des peptides artificiels contre les superbactéries
Actualité publiée il y a 6 années 7 moisPLAIES CHRONIQUES : Ces assistants inespérés qui redonnent du nerf à la cicatrisation
Actualité publiée il y a 6 années 10 mois2019-nCoV : Quel ratio entre cas confirmés et réalité ?
Actualité publiée il y a 4 années 10 mois