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MYCOTHÉRAPIE : Des champignons efficaces contre les tumeurs

Actualité publiée il y a 6 années 2 mois 2 semaines
Oncotarget
Inonotus obliquus (cf visuel) contient des composés chimiques naturels, extrêmement prometteurs pour la conception de nouveaux médicaments

A la jonction de l'oncologie et de la mycologie, la découverte des pouvoirs anti-cancéreux de ces champignons d’Extrême-Orient, pourrait donner lieu à une prochaine génération d’anticancéreux à faible toxicité, spécifiquement ciblés sur différents types de tumeurs. Des données prometteuses, présentées dans la revue Oncotarget, sur de « nouveaux » composés chimiques naturels antitumoraux et hautement spécifiques, nouveaux, bien que déjà bien connus en médecine traditionnelle asiatique et extrême-orientale.  

 

Les chercheurs de la Far Eastern Federal University (FEFU - Russie) révèlent avec ces travaux que certains champignons locaux, comme Inonotus obliquus (cf visuel) contiennent les composés chimiques naturels, extrêmement prometteurs pour la conception de nouveaux médicaments ayant une activité antitumorale hautement spécifique et une faible toxicité. Ces composés ouvrent de nouvelles options en oncologie, en alternative à la chimiothérapie ou en combinaison avec des thérapies existantes, mais aussi en chimio-prévention.

 

L’équipe passe à la loupe 4 espèces de champignons à fort potentiel anticancéreux et la liste des tumeurs spécifiques contre lesquelles les composés extraits de ces champignons pourraient être efficaces. Parmi les tumeurs « cibles », le sarcome, la leucémie, le cancer du rectum et du colon, le cancer de l'estomac, le cancer du foie, le carcinome du côlon et d’autres tumeurs encore.

 

4 espèces : les scientifiques ont choisi d’étudier des champignons largement utilisés en médecine traditionnelle asiatique et extrême-orientale : Fomitopsis pinicola, Hericium erinaceus, Inonotus obliquus et Trametes versicolor. Ils montrent avec leurs travaux in vitro que ces espèces de champignons ciblent sélectivement certaines tumeurs malignes. Les scientifiques précisent que les propriétés médicinales de ces 4 espèces de champignons sont relativement bien décrites. Certains d'entre eux sont déjà utilisés activement pour la fabrication de médicaments anticancéreux dans certains pays. Sans aucun doute, il existe de nombreuses autres espèces de champignons contenant de tels composés chimiques anticancéreux.

 

Des composés bioactifs bien connus : à la base de cette capacité anti-cancéreuse, divers composés bioactifs contenus dans les champignons : polyphénols, polysaccharides, glucanes, terpénoïdes, stéroïdes, cérébrosides et protéines. Ces substances ne sont pas seulement capables d'atteindre différentes cibles critiques au niveau des cellules cancéreuses, mais aussi de stimuler de manière synergique la chimiothérapie.

 

La fongothérapie contemporaine (ou mycothérapie) représente un domaine prometteur pour la recherche scientifique, alors que curieusement dans la Chine ancienne, ces champignons étaient déjà considérés comme le traitement le plus efficace pour les différents types de tumeurs.  « Ils représentent une mine de composés chimiques naturels potentiel anticancéreux qui n'a pas encore été complètement étudiée », explique l’auteur principal, le professeur Vladimir Katanaev, chef du laboratoire de pharmacologie de l'école de biomédecine, FEFU. L’intérêt pour l’étude des champignons a connu une croissance exponentielle au cours des 60 dernières années mais environ 90% des espèces fongiques restent encore à analyser pour leurs activités antibiotiques et antitumorales. En particulier, il s’agira aussi de pouvoir sélectionner les composés sélectifs, ciblés sur les cellules cancéreuses.

Car la première génération de composés médicaux naturels à partir d'extraits de champignons n'a pas été spécifique et a été appliquée à la thérapie de tous types de cancer sans tenir compte des propriétés spécifiques à chaque type de tumeur. Une telle thérapie endommage aussi les cellules saines du corps… Les approches modernes du traitement anticancéreux reposent sur le principe du traitement ciblé, avec des conséquences minimes ou nulles pour les cellules et les tissus sains. Le mode d'action de ces nouveaux composés doit donc être précisé sur les différentes tumeurs.

 

Les scientifiques espèrent que le potentiel anticancéreux élevé de ces champignons encouragera la poursuite des recherches à la jonction de l'oncologie et de la mycologie, avec, bientôt, une nouvelle génération de médicaments hautement ciblés et à faible toxicité.


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