MYOPATHIE de DUCHENNE : Comment l’inflammation mène à la fibrose
Cette analyse de biopsies de muscles quadriceps dystrophiques par microscopie à fluorescence met en évidence une nouvelle interaction entre un type de cellules immunitaires et un type de cellules souches, une interaction qui stimule la fibrose caractéristique de la dystrophie musculaire. L’étude, dirigée à l'Université de Californie à Irvine et publiée dans les Cell Reports, décrypte l'ensemble du processus de pathogenèse de l'inflammation chronique à la fibrose musculaire, désigne de nouvelles cibles thérapeutiques possibles et suggère ainsi de nouvelles thérapies pour les patients atteints de cette maladie musculaire mortelle.
L'inflammation chronique est un facteur bien connu de progression et de gravité de plusieurs troubles dégénératifs, dont la myopathie de Duchenne. De précédentes recherches ont établi un lien de causalité entre la dystrophie musculaire et l'inflammation musculaire corrélé à une dérégulation complexe de la réponse immunitaire aux lésions musculaires. Dans la dystrophie musculaire, l'activation chronique de l'immunité innée (ou l’inflammation) provoque des cicatrices du muscle squelettique, ou fibrose, ce qui compromet la fonction motrice. Alors que le lien entre l'immunité et la régulation moléculaire et cellulaire de la fibrose musculaire restait mal compris, cette étude identifie les cellules immunitaires et les cellules progénitrices en cause dans la maladie.
Une interaction entre 2 types de cellules, entre immunité et fibrose
Un type de cellule progénitrice stromale (ou cellule souche), et un type de cellule immunitaire qui réside dans le muscle squelettique (des cellules lymphoïdes innées du groupe 2 ou ILC2) interagissent et cette interaction favorise l'invasion des éosinophiles dans le muscle dystrophique ce qui entraîne une activation des gènes qui favorisent la cicatrisation des tissus musculaires ou fibrose caractéristique de la myopathie de Duchenne. Ainsi, les chercheurs constatent, in vitro et in vivo :
- des niveaux très élevés des éosinophiles dans des biopsies de muscle de patients atteints de myopathie vs témoins ;
- la suppression des cellules immunitaires ILC2 chez des souris modèles de dystrophie permet d’atténuer l'éosinophilie musculaire et de réduire l'expression des gènes associés à la fibrose musculaire.
Ces travaux éclairent ainsi la façon dont l'éosinophilie musculaire est régulée et apportent une meilleure compréhension de la pathogenèse, ce qui va permettre le développement de nouvelles thérapies qui vont cibler « différentes facettes du système immunitaire » ainsi que les gènes impliqués dans la fibrose.
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