OBÉSITÉ : Agonistes du GLP-1 vs chirurgie bariatrique ?
Les agonistes du GLP-1 indiqués au départ dans le traitement du diabète de type 2 ont déclenché une véritable révolution thérapeutique dans la gestion de l’obésité. Pour preuve, ces nouvelles conclusions d’une étude menée par des chercheurs du Brigham and Women's Hospital (BWH, Boston) qui révèlent la substitution progressive de ces médicaments au détriment de la chirurgie bariatrique ou chirurgie de l’obésité. En d’autres termes, ces données publiées dans le JAMA Network Open, montrent que l’incidence de ces chirurgies jusque-là en hausse continue, a tendance à diminuer avec l'augmentation de l’utilisation des agonistes du GLP-1.
En synthèse, l'utilisation des agonistes du GLP-1 pour traiter l'obésité a plus que doublé de 2022 à 2023, alors que les taux de chirurgie bariatrique ont chuté de plus de 25 %. L’auteur principal, le Dr Thomas C. Tsai, chirurgien bariatrique au BWH explique que c’est la toute première estimation et révélation de la baisse de l’utilisation de la chirurgie métabolique bariatrique chez des patients obèses, motivée par l’utilisation croissante des agonistes du GLP-1,
« des médicaments à grand succès »,
ajoute le chercheur.
L’étude a évalué les tendances nationales du nombre de patients obèses à qui on a prescrit des agonistes du GLP-1 et du nombre de chirurgies bariatriques métaboliques pratiquées. Cette analyse révèle :
- une augmentation de 133 % du nombre de patients à qui l’on a prescrit des agonistes du GLP-1 entre 2022 et 2023 ;
- une diminution de 26 % du nombre de patients ayant subi une chirurgie bariatrique sur la même période ;
- seuls 6 % des participants obèses ont soit reçu des agonistes du GLP-1, soit subi une intervention chirurgicale ;
- 5 % ont reçu des agonistes du GLP-1 ;
- 0,4 % ont subi une chirurgie ;
-
cela suggère qu’un grand nombre de personnes obèses (plus de 90 %) restent sans traitement contre leur obésité ;
- par rapport aux patients ayant reçu des agonistes du GLP-1, les patients ayant subi une intervention chirurgicale ont tendance à présenter des problèmes médicaux plus complexes.
Cependant, les chercheurs concluent plutôt au statu quo : « pour l’instant, la chirurgie bariatrique reste le traitement le plus efficace et le plus durable de l’obésité. Les efforts en santé publique devraient se concentrer sur l’amélioration de l’accès au traitement de l’obésité, qu’il soit pharmacologique ou chirurgical, afin déjà de garantir que les patients reçoivent des soins optimaux ». Car c’est l’autre grande conclusion de l’étude, une très faible couverture thérapeutique de l’obésité.
De plus, il existe certaines limites à l’élargissement croissant des agonistes du GLP-1, comme leur coût élevé, une offre limitée dans certaines régions et des effets secondaires gastro-intestinaux qui peuvent entraîner l’arrêt du traitement et la reprise de poids.
Il s’agira donc de suivre les tendances d’évolution des différents traitements de l’obésité, par des recherches supplémentaires en particulier sur les résultats à long terme des patients, selon l’option thérapeutique choisie.
Plus globalement, on retiendra donc que ces résultats mettent également en évidence l’opportunité d’élargir davantage l’adoption des traitements de l’obésité, qu’ils soient chirurgicaux ou pharmacologiques, qui sont « 2 interventions efficaces pour les patients obèses ».
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