OBÉSITÉ : Comment le cerveau fait ses choix alimentaires
La connaissance de l’apport calorique associé aux aliments peut induire le cerveau à revoir "ses" choix alimentaires, conclut cette équipe du Collège de Dartmouth (New Hampshire). Des conclusions présentées dans la revue PLoS ONE qui incitent simplement à mieux informer les consommateurs des calories apportées par chaque aliment : leur cerveau les trouvera spontanément moins désirables : l’éducation nutritionnelle passe par la teneur en calories.
Voir des images d'aliments précisant les calories non seulement rend les aliments moins appétissants, mais modifie la réponse du cerveau à ces aliments. En d’autres termes, lorsqu’on ajoute à des images d'aliments, le nombre de calories associées, le cerveau présente alors une activation réduite du système de récompense et une activation accrue du système de contrôle. Les aliments tentants deviennent tout de suite moins souhaitables une fois que leur teneur en calories est affichée. Aux Etats-Unis, l’Agence Food & Drug Administration exige la communication de l’apport calorique dans les menus des restaurants et des fast food. Or ces résultats confirment que l’étiquetage des calories peut en effet modifier les réponses du système de récompense du cerveau lorsqu’il examine « ses » options alimentaires.
L’expérience est menée avec 42 étudiants âgés de 18 à 22 ans invités à visionner 180 images d’aliments sans informations sur les calories, suivies d’images comportant ces informations sur les calories puis invités à évaluer leur désir de consommer ces aliments alors qu’ils passaient un examen d’imagerie par résonance magnétique fonctionnel (IRMf).
- Qu’ils soient au régime ou pas, tous les participants jugent les aliments étiquetés avec les calories comme moins appétissants,
- cet effet est logiquement plus marqué chez les participants au régime.
- L’analyse des réponses dans 2 zones du cerveau impliquées dans le comportement alimentaire, le noyau accumbens (NAcc) et le cortex orbitofrontal (OFC) montre à nouveau une diminution de l'activation dans ces 2 zones en présence d'informations caloriques, mais la différence s’estompe un peu chez les personnes au régime entre aliments étiquetés et non renseignés. Cette observation suggère que les personnes au régime prennent tout de même bien en compte les informations relatives aux calories.
Des informations « de santé » -ici le nombre de calories- peuvent donc conduire à des comportements plus sains : « pour motiver les gens à faire des choix alimentaires plus sains, il est nécessaire de modifier les politiques en intégrant non seulement des informations nutritionnelles, dont les calories mais aussi une composante éducative sur les avantages à long terme d'un régime alimentaire sain », conclut l'auteur principal, Kristina Rapuano, étudiante en sciences psychologiques et cérébrales au Brain Lab de l’Université de Yale.
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