OBÉSITÉ : Comment un surpoids durable pèse sur le myocarde
Le surpoids à vie est lié à un risque très accru de lésion cardiaque, conclut cette étude norvégienne : ainsi, les personnes présentant un surpoids ou une obésité durable présentent un risque accru de lésion myocardique infraclinique (silencieuse), indépendamment de la dérégulation glycémique et de l'adiposité abdominale. Ces données, publiées dans le Journal of Internal Medicine, en soutenant l’effet néfaste direct de l'obésité durable sur la santé cardiovasculaire, incitent à nouveau, à toute intervention permettant d’inverser ce cercle vicieux et cardiopathique du surpoids.
On sait que l’obésité est associée à des lésions myocardiques subcliniques telles que détectées et évaluées par les taux de troponine T cardiaque, mais on ignore l’impact des antécédents de surpoids au cours de la vie sur ces niveaux de troponine I cardiaque (cTnI). On ignore également comment l'adiposité abdominale et l’hyperglycémie, deux autres conditions associées au surpoids et à l’obésité peuvent affecter l’association directe entre durée de vie en surpoids et risque cardiaque.
La durée de l'obésité est tout aussi préjudiciable à la santé cardiaque
Les chercheurs de l'Akershus University Hospital et de l'Université d'Oslo suivent ici, sur 40 ans, 9.739 adultes de poids normal stable, ou en surpoids stable ou atteints d’obésité durable. L’analyse des niveaux de cTnI à l’inclusion puis à 5 points du suivi de l’étude révèle :
- chez les participants avec surpoids ou obésité durables, des niveaux élevés de troponine cardiaque I, un marqueur très sensible de lésion cardiaque.
Précisément,
- à la fin du suivi, l'âge médian des participants, à 59% des femmes, était de 69 ans ;
- les taux de cTnI étaient détectables chez 84 % des participants, avec un niveau médian de 2,5 (1,5 à 4,5 ng/L) ;
- les participants en surpoids stable ou atteints d’obésité durable présentent un risque accru de 27% de concentrations élevées de cTnI ;
- les participants atteints d’obésité durable présentent des concentrations de cTnI 22 fois plus élevées que les participants avec un poids de santé ;
- Le métabolisme du glucose et l'obésité abdominale n’ont aucun impact sur ces résultats.
Un risque accru de 27 % à 70 % de lésion myocardique infraclinique : en résumé, cela signifie en effet que par rapport à des personnes de poids normal stable, les participants en surpoids et atteints d’obésité stable à vie présentent un risque accru de 27 % à 70 % de lésion myocardique infraclinique. Cette association entre le poids et la troponine cardiaque I -ou le risque de lésion myocardique- vaut donc pour les personnes diabétiques ou pas.
« Alors que l'association de l'obésité avec une maladie cardiaque manifeste est bien établie, nous démontrons ici que l'obésité de longue date est préjudiciable à la santé cardiaque bien avant l’apparition des premiers symptômes. Cela souligne encore l'importance du contrôle du poids dans la prévention des maladies cardiaques graves telles que l'insuffisance cardiaque. »
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