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OBÉSITÉ et CANCER : Une association aux mécanismes multiples et complexes

Actualité publiée il y a 5 années 6 mois 1 semaine
2019 American Association for Cancer Research Annual Meeting
La leptine, un signal biologique libéré par le tissu adipeux qui aide à réguler l'appétit en signalant la sensation de satiété dans des conditions normales, peut être impliquée, en cas d’obésité, dans la résistance à certains traitements de chimiothérapie pour le cancer du sein.

Le lien entre obésité et cancer reste trop méconnu, mais sans doute est-ce parce que le mécanisme sous-jacent lui-même n’est pas tout à fait clair. Cette équipe du Comprehensive Cancer Center de l’Université de Caroline du Nord (UNC) explore ici les mécanismes biologiques derrière l’obésité qui peuvent expliquer son lien avec le cancer. Les résultats présentés à l’American Association for Cancer Research Annual Meeting avancent les causes pouvant expliquer la résistance au traitement du cancer du sein lié à l'obésité, ainsi que des stratégies prometteuses pour surmonter l'immunodépression liée à l'obésité dans le cancer.

 

Pour les chercheurs, et l’auteur principal, le Dr Stephen Hursting, professeur à l'Institut de recherche en nutrition de l'UNC « l'obésité est-elle un facteur de cancer important ? » est une question aujourd’hui dépassée. « Mais que faire à ce sujet ? » reste une question de plus en plus d’actualité.

 

Parmi les principales conclusions des études menées par l’équipe du Dr Hursting,

  • Sur la combinaison âge + obésité : une étude sur les souris suggère que l'obésité chez les personnes âgées est liée à de plus mauvais résultats dans le cancer, dont une croissance tumorale supérieure à celle de souris obèses et maigres plus jeunes et de souris maigres mais aussi âgées : « Les pires tumeurs, les tumeurs très agressives et métastatiques sont vues chez les souris obèses et plus âgées. L'image la moins tumorigène est trouvée chez les souris jeunes et maigres » ;

 

  • Obésité signifie inflammation : une inflammation accrue est également constatée chez les souris âgées, ainsi que chez les souris obèses plus jeunes, ce qui confirme l’existence de liens biologiques entre le cancer, l'obésité et le vieillissement ;

 

  • De nombreuses voies biologiques communes entre cancer et obésité : il existe de nombreuses voies communes sous-jacentes à la fois à l'obésité et au vieillissement, et elles semblent être en synergie ;

 

  • L’effet pro-tumoral de l’excès de leptine : les chercheurs ont également découvert des preuves que la leptine, un signal biologique libéré par le tissu adipeux qui aide à réguler l'appétit en signalant la sensation de satiété dans des conditions normales, peut être impliquée, en cas d’obésité, dans la résistance à certains traitements de chimiothérapie pour le cancer du sein. En effet, les niveaux de leptine augmentent avec l’augmentation de la masse grasse, et les signaux reliant l’appétit aux réserves d’énergie sont dérégulés avec l’obésité. Toute cette leptine en circulation en cas d’obésité pourrait avoir un effet sur la progression des cellules cancéreuses ; la leptine s’avère liée à un nombre accru de cellules initiant une tumeur, contribuant à sa croissance, à sa propagation dans le corps et à sa résistance aux traitements de chimiothérapie : les chercheurs montrent que l'obésité semble enrichir ou augmenter le nombre de cellules ressemblant à des cellules souches dans une tumeur, et confirment la leptine comme l'un des liens entre l'obésité et les cellules à l'origine de la tumeur ;

 

  • Inverser l'environnement immunosuppresseur autour des tumeurs : les chercheurs suggèrent également une solution pour inverser l'environnement immunosuppresseur autour des tumeurs du cancer du sein associées à l'obésité : un anti-inflammatoire non stéroïdien, le Sulindac, affecté plusieurs voies de signalisation cellulaires liées à la fonction immunitaire et au potentiel métastatique des tumeurs du sein. Lorsqu’ils ajoutent le médicament aux régimes alimentaires de souris obèses et non obèses, ils montrent que le traitement exerce un effet positif sur le contrôle de l'immunosuppression et bloque les effets pro-métastatiques de l'obésité. Les auteurs suggèrent que le traitement pourrait être utile pour améliorer les résultats chez les patientes obèses, atteintes de cancer du sein ;

 

  • des signaux biologiques favorables au métabolisme de la tumeur : les cellules cancéreuses ont souvent un métabolisme irrégulier, ce qui signifie qu’elles ont une consommation irrégulière d’énergie. L’équipe montre qu'il existe des signaux qui circulent dans le corps qui peuvent influencer le métabolisme des cellules cancéreuses individuelles.

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