OBÉSITÉ : Faire croire au corps qu’il a froid pour activer la « bonne » graisse
Des températures plus basses peuvent activer la formation de bonne graisse corporelle ou tissu adipeux brun au niveau cellulaire, confirme cette étude menée in vitro sur des cellules souches soumises à de basses températures. La recherche, publiée dans la revue Scientific Reports, montre ainsi pour la première fois que le mécanisme dont les graisses sont fabriquées dans le corps n'est pas « préprogrammé » pendant les premières années de développement et une fois pour toutes, comme on le pensait auparavant. En effet, s'il ne s'agit pas de favoriser la perte de poids par l'exposition au froid, ces travaux montrent qu'il est possible de booster, même à l'âge adulte, la formation de la "bonne graisse", celle qui fournit de l'énergie.
L'étude a porté en effet sur la façon dont le corps fabrique le tissu adipeux brun celui qui produit de l’énergie en brûlant les graisses, le sucre et les calories excédentaires, et qui contribue à réguler le sucre sanguin . On sait qu'à contrario, la graisse blanche, qui stocke de l'énergie et s'accumule, provoque un gain de poids au fil du temps. On sait aussi que la graisse brune est présente en plus grande quantité chez les bébés et permet de maintenir leur température corporelle au moment où ils sont le plus fragiles. Cependant, ces dernières années, les scientifiques ont découvert que la graisse brune est également présente chez l’adulte, en plus petite quantité, et que, dans certaines conditions, le corps conserve la capacité d’en fabriquer.
De précédentes études ont également l'exposition à des températures plus basses peut favoriser la formation de graisse brune et donc « faire brûler » les graisses mais le mécanisme sous-jacent reste mal compris. Une récente étude a montré l’association entre nos systèmes de détection thermique, de thermorégulation et la prise alimentaire. En pratique, nous mangeons quand nous avons froid. Cette étude montre que même avec des changements de température assez modestes, nous pouvons inciter nos cellules souches à former de la graisse brune au niveau cellulaire.
Nos cellules ne sont pas préprogrammées pour former de mauvaises graisses : cela signifie que nos cellules souches peuvent réagir de manière positive si nous appliquons le bon changement de mode de vie. Les scientifiques en apportent la preuve à partir de cellules souches de moelle osseuse soumises à une température ambiante <37 ° C. L’expérience montre qu’en deçà de 32 ° C, les cellules souches déclenchent la production de cellules graisseuses brunes.
Trouver le bon commutateur : l’idée n’est pas de soumettre les personnes qui doivent perdre du poids à de faibles températures mais de comprendre les processus moléculaires qui conduisent à la production de tissu adipeux brun : « La prochaine étape de notre recherche est de trouver le véritable commutateur qui fait réagir la cellule au changement de température », conclut l’auteur.
De cette façon, nous pourrions être en mesure d'identifier des médicaments qui pourraient activer artificiellement le même gène ou faire croire au corps qu’il doit produire cette graisse brune.
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