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OBÉSITÉ INFANTILE : Bientôt un test salivaire d’évaluation du risque ?

Actualité publiée il y a 6 années 2 mois 1 jour
Scientific Reports
La composition du microbiote buccal ou des micro-organismes résidant dans la bouche des enfants âgés de 2 ans peut prédire leur prise de poids

Alors que dans les pays riches, un enfant sur 3 est en surpoids, identifier des indicateurs précoces de l'obésité chez les jeunes enfants pourrait permettre de prendre des mesures préventives contre l’obésité. Or les bactéries orales pourraient détenir une clé de l’obésité ou plutôt une signature du risque à venir, conclut cette recherche présentée dans les Scientific Reports. De ces travaux de la « Penn State » qui montrent que la composition du microbiote buccal ou des micro-organismes résidant dans la bouche des enfants âgés de 2 ans peut prédire leur prise de poids, émerge la perspective d’un simple test salivaire permettant de prédire le risque d’obésité, plus tard dans la vie.

 

Car les trajectoires de gain de poids durant la petite enfance sont bien liées à la composition du microbiote buccal et la présence de certaines communautés bactériennes, chez les enfants âgés de 2 ans, ce qui suggère la possibilité d’un indicateur précoce de l'obésité.

L'obésité est signée plus tôt dans le microbiote buccal que dans le microbiote intestinal

 

Explorer la relation entre microbiote et prise de poids : cet essai, INSIGHT, porte sur 300 enfants avec l’objectif de regarder si et comment une intervention parentale adaptée au début de la vie peut prévenir le développement de l'obésité. L’essai est également conçu pour identifier les facteurs de risque biologiques et sociaux de l'obésité. Il identifie le microbiote oral de l'enfant comme lié à son gain de poids au cours des 2 années qui suivent la naissance : le tube digestif est habité par toute une variété de microorganismes, dont des bactéries bénéfiques, qui contribuent à la digestion et à l’immunité. Ce microbiote intestinal est modifié en cas de changement du régime alimentaire et peut varier considérablement entre les individus. Certaines variations du microbiote intestinal ont été associées à l'obésité chez certains adultes et adolescents, mais la relation avec la prise de poids n'avait jamais été explorée. Enfin, le microbiote oral est généralement étudié en relation avec la maladie parodontale, et la maladie parodontale a été liée, dans certains cas, à l'obésité.

Sarah Craig, chercheuse postdoctorale en biologie à Penn State et son équipe ont exploré toutes les associations directes possibles entre le microbiote oral et la prise de poids de 226 enfants. L’analyse des données constate que :

  • le microbiote oral des enfants qui ont pris rapidement du poids est moins diversifié avec donc moins de communautés bactériennes distinctes ;
  • dans le microbiote oral des enfants qui ont pris rapidement du poids, le ratio Firmicutes/Bacteroidetes, 2 des groupes de bactéries les plus communs trouvés dans le microbiote humain, est plus élevé ; ce ration constitue une signature distinctive du risque d’obésité ;
  • la prise de poids chez l’enfant est également liée à la diversité du microbiote oral de la mère : cela pourrait refléter une prédisposition génétique de la mère et de l’enfant à un microbiote similaire, ou un régime et un environnement similaires pour la mère et l’enfant.

 

 

Une bonne santé c’est aussi une grande diversité du microbiote intestinal : « Cette grande diversité aide à protéger contre l'inflammation ou les bactéries nocives et est importante pour la stabilité de la digestion face aux changements de régime ou d'environnement. Il existe également un certain équilibre entre ces 2 groupes bactériens, Firmicutes et Bacteroidetes. Des perturbations de cet équilibre peuvent conduire à une dérégulation de la digestion ».

 

L'obésité est signée plus tôt dans le microbiote buccal que dans le microbiote intestinal : Une diversité plus faible et un rapport Firmicutes to Bacteroidetes (F/B) ​​plus élevé dans le microbiote intestinal ont déjà été observés chez des adultes et des adolescents souffrant d'obésité. Cependant, ici, les chercheurs n'ont pas identifié de relation avec la prise de poids, ce qui suggère que le microbiote intestinal de l’enfant à 2 ans n'est peut-être pas complètement établi. Les résultats suggèrent ainsi que l’obésité peut être signée plus tôt dans le microbiote buccal que dans le microbiote intestinal.

 

 

 

Si ces données étaient confirmées, il serait possible de développer un test oral de détection du risque d'obésité, une perspective bien intéressante alors que les échantillons oraux sont très simples à réaliser.


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