OBÉSITÉ : La responsabilité est plutôt du côté des graisses ou du côté des sucres ?
Quels sont les premiers responsables de la prise de poids et de l’obésité ? Plutôt les aliments gras ou plutôt les aliments sucrés ? Cette « drôle » de question, à laquelle de multiples études ont déjà répondu, motive cette nouvelle recherche d’une équipe de la Chinese Academy of Sciences. Les conclusions, présentées dans la revue Cell Metabolism et issues de l’analyse chez la souris de 30 régimes différents, variables dans leurs apports en graisse, hydrate de carbone (sucre) et protéique, et de plus de 100.000 mesures de poids et de graisse corporels sont sans équivoque : le facteur alimentaire qui fait grossir le plus, c’est la quantité de graisse dans le régime alimentaire.
Graisses, glucides et protéines…Il faut resituer la question, sous peine de la trouver déplacée. Car l’idée générale est que la teneur en sucres comme la teneur en graisse de notre alimentation contribuent toutes deux à l’évolution de notre poids corporel. Mais ce n’est pas si simple : au fil du temps, cependant, différentes idées ont émergé sur les facteurs alimentaires les plus importants dans la prise de poids. Dans les années 80 et 90, la teneur en gras de notre alimentation était montrée du doigt, plus récemment de nouvelles théories ont émergé, reléguant cet accent sur les graisses et suggérant que le principal facteur alimentaire responsable de l'obésité était notre consommation de glucides, notamment raffinés comme les sucres. Encore plus récemment, cependant, soulignent les chercheurs, l'attention s'est tournée vers les protéines, avec une théorie, nous « mangeons » principalement pour obtenir des protéines plutôt que de l'énergie, mais comme dans nos aliments la teneur en protéines diminue, nous mangeons plus pour répondre à notre besoin en protéines. Notre apport calorique augmente et nous prenons du poids. Et comme nos aliments comportent des graisses, des protéines et des hydrates de carbone, comme les 3 « nutriments » sont impliqués dans le poids corporel et l’obésité, il est difficile de savoir lequel contribue le plus à la prise de poids et surtout quel régime alimentaire adopter pour le maintien d’un poids de santé.
Comment tester des dizaines de régimes différents chez l’Homme ? Le défi ici est la difficulté de mener des études chez l'Homme qui contrôlent des apports alimentaires différents, suffisamment précisément et suffisamment longtemps pour déterminer dans quelle mesure et quelle configuration alimentaire globale, quels facteurs alimentaires sont responsables de la prise de poids. Cependant, les études sur l’animal peuvent apporter un début de réponse. C’est ce que tentent ces scientifiques de l’Institute of Genetics and Developmental Biology de la Chinese Academy of Sciences de Beijing et de l’Université d’Aberdeen (Écosse), avec cette très large étude chez la souris, de 5 souches différentes, ayant suivi 30 régimes différents variables dans les apports de graisse, hydrate de carbone (sucre) et protéique. Les souris ont été nourries avec ces 30 régimes pendant 3 mois, ce qui équivaut à 9 ans chez l'Homme. Les chercheurs ont relevé plus de 100.000 mesures de poids et de graisse corporels.
La graisse, principale cause de l'obésité ? Le résultat de cette étude est, en effet, sans équivoque : le principal facteur, « le seul » écrivent même les chercheurs dans leur communiqué, c’est « plus de graisse dans le régime alimentaire ». Les glucides, jusqu'à 30% des apports caloriques issus des sucres, n'auraient eu aucun effet. Combiner le sucre et la graisse n'a pas plus d'impact que la graisse seule sur le poids et la masse grasse. Les chercheurs n’identifient aucune preuve qu'une faible teneur en protéines (jusqu'à 5% des calories totales) stimule une plus grande ingestion, ce qui suggère qu'il n'y a pas de cible protéique. Enfin, l’explication apportée sur cette responsabilité première des graisses, restent qu’elles seules stimulent autant les centres de récompense dans le cerveau favorisant ainsi un apport calorique toujours plus important.
Selon les auteurs, les souris présentent beaucoup de similitudes physiologiques et métaboliques avec les humains, et ces nouvelles « preuves » constituent « de bons indices sur les effets des différents régimes alimentaires chez les humains ».
Bref, le mieux est de s’en tenir à un régime équilibré et diversifié, avec une pratique régulière de l’exercice bien sûr.
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