OBÉSITÉ : L’hypothèse de l’effet levier des protéines
Cette équipe de l’Université de Sydney apporte de nouvelles preuves soutenant l’hypothèse de l’effet de levier des protéines dans le développement de l’obésité, selon laquelle, lorsque les apports protéiques sont insuffisants, le corps compense par d’autres apports alimentaires, ce qui induit la prise de poids. Les chercheurs présentent les études publiées sur le rôle des protéines sur les mécanismes de l'appétit et de la satiété, et expliquent comment notre environnement interagit aussi avec nos besoins en protéines et autres nutriments et peut contribuer à augmenter le risque d'obésité.
Les humains, comme de nombreuses autres espèces, régulent l’apport en protéines plus fortement que tout autre composant alimentaire. Ainsi, si les protéines sont diluées, il y a augmentation compensatoire de l’apport alimentaire. L'hypothèse propose ainsi que la réduction des protéines dans nos régimes alimentaires occidentaux, ou modernes, entraîne une substitution par des aliments transformés riches en graisses et en glucides, ce qui induit une augmentation de l'apport énergétique. Alors que durant tout ce processus,
l’objectif du corps reste de satisfaire son besoin naturel en protéines.
Le besoin protéique se détermine avant la conception : les données de la littérature soutiennent que les enfants et les adolescents présentent également cet « effet de levier protéique », comme les adultes. Cependant, nos besoins en protéines évoluent selon les différentes étapes de la vie ainsi qu’avec les changements de niveaux d'activité ou la dépense énergétique. Y compris in utero, et les chercheurs apportent ici de nouvelles données sur l'impact possible de l'exposition à un régime riche en protéines avant la conception ou au début de la vie. Une telle exposition pourrait en effet induire une exigence accrue en protéines plus tard dans la vie, ainsi qu’un effet de levier plus marqué en cas d’insuffisance de l’apport protéique et donc un risque plus élevé d’obésité.
Alors que l’obésité est aujourd’hui reconnue comme la plus grande menace pour la santé publique, les auteurs soutiennent des approches globales qui prennent en compte l’ensemble des facteurs interagissant dans le développement de l’obésité. Parmi ces facteurs, l’étude rappelle ainsi
le rôle essentiel des protéines dans nos régimes alimentaires.
« C’est seulement en situant les nutriments spécifiques et les facteurs biologiques dans un contexte plus large que nous pouvons espérer identifier des points d’intervention durables pour ralentir et inverser l’incidence de l’obésité », concluent les chercheurs.
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