OBÉSITÉ : L’ocytocine calme la réponse aux stimuli alimentaires
L'hormone ocytocine réduit la communication entre les différentes zones du cerveau impliquées dans le traitement cognitif, sensoriel et émotionnel des signaux alimentaires que les personnes obèses perçoivent lorsqu'elles sont exposées à des aliments riches en calories. C’est la conclusion de cette étude du Massachusetts General Hospital for Children (Boston), présentée à l'ENDO 2019, la réunion annuelle de la société d'endocrinologie (Nouvelle-Orléans). Ces travaux laissent entrevoir l’efficacité de l'oxytocine en formulation nasale synthétique comme nouveau traitement de l'obésité.
Mieux connue pour son rôle dans les liens sociaux, l'accouchement et l'allaitement, l'ocytocine est une hormone naturelle dans le corps qui intervient également dans le contrôle de la prise alimentaire et donc de la prise de poids. De précédentes recherches ont montré que le spray nasal d'ocytocine (en fait d’oxytocine, un ocytocique de synthèse) -non encore approuvé-, agit sur les voies cérébrales impliquées dans le comportement alimentaire et peut réduire la prise alimentaire chez l’Homme. Cependant, comprendre comment le médicament exerce ses effets est une étape incontournable pour l’approbation de l'ocytocine comme traitement de l’hyperphagie et de l'obésité. L’auteur principal, le Dr Liya Kerem, spécialiste en endocrinologie pédiatrique à l'Hôpital général MassGeneral, montre ici, avec son équipe, que l'ocytocine module les voies du cerveau spécifiquement lors de la réponse à des aliments très riches et très « appétissants ».
L’ocytocine calme la réponse aux stimuli alimentaires : l’étude a examiné le réseau des zones de récompense touchées par l'ocytocine via l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), une technique de neuroimagerie permettant de mesurer l'activité cérébrale en détectant les changements associés au flux sanguin. Dans cette étude, 10 jeunes hommes en bonne santé mais en surpoids ou obèses ont reçu à l’aveugle, une dose unique de spray nasal d'ocytocine ou de placebo après une période de jeûne et cela au cours de 2 visites au laboratoire de recherche. Puis 1 heure après l'administration du médicament, les participants ont subi l’IRMf alors qu'ils visionnaient des images d'aliments riches en calories, faibles en calories et d'objets non alimentaires. L’expérience montre :
- l’absence d’effets secondaires de l'ocytocine dans cette étude ;
- des zones de récompense du cerveau anormalement hyperactivées lors de la visualisation d'images d'aliments riches en calories, de ces participants obèses vs minces ou maigres,
- une réduction de cette hyperactivation des zones de la récompense avec l'ocytocine.
En conclusion, l’hormone affaiblit la connectivité fonctionnelle en réponse aux images d'aliments riches en calories et apparaît comme une option de traitement prometteuse des troubles du comportement alimentaire.
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