OBÉSITÉ : Sa durée fait le risque de diabète
La durée cumulée d’atteinte ou d’exposition à l’obésité pourrait être au moins aussi importante que sa sévérité, en termes de risque de diabète de type 2, conclut cette étude d’une équipe de Indiana University. De nouvelles données, présentées dans la revue Diabetologia qui incitent à évaluer le risque de diabète sous une perspective bien différente, en cherchant notamment à prévenir le surpoids et l’obésité dès le début de l'enfance.
Car si l'obésité est un facteur de risque bien établi de diabète de type 2, on connaît mal la relation entre l'âge d'apparition de l'obésité, la durée cumulée d'exposition et le risque de diabète, en particulier chez les jeunes adultes. Ici, les chercheurs analysent les données de 11.192 femmes, âgées de 18 à 23 ans à l’inclusion (en 1996), participant à l'Australian Longitudinal Study on Women's Health (ALSWH), suivies tous les 3 ans durant environ 16 ans. L’objectif étant de pouvoir identifier les trajectoires d'indice de masse corporelle (IMC) au cours du début de l'âge adulte et de les rapprocher des taux d'incidence du diabète.
Pour chaque dizaine d’années supplémentaire de vie avec l'obésité, le risque de diabète augmente de 25%
L’analyse montre que :
- au total, 162 femmes soit 1,5% de ces jeunes femmes ont développé diabète durant la durée de suivi de 16 ans ;
- 6 trajectoires d'IMC distinctes sont identifiées, associées à différents niveaux d’IMC de départ et différents taux de progression de l'obésité ;
- un IMC plus élevé au départ s’avère associé à un risque accru de diabète ;
- l'augmentation de l'âge du début de l'obésité est associée à un risque plus faible de diabète, avec un risque 13% plus faible de développer le diabète par année « de retard » d'apparition de l'obésité ;
- un nombre plus élevé d'années d’obésité est associé à un risque accru de développer un diabète ;
- chez les 94% de femmes non obèses au départ au départ de l’étude, les chercheurs constatent que les femmes devenues obèses pendant le suivi ont un risque 3 fois plus élevé de diabète, vs les femmes non obèses : précisément, vs les femmes qui ne sont pas devenues obèses au cours du suivi, les femmes qui le sont devenues ont un risque de diabète de type 2 qui varie avec la durée de l’obésité :
- Nombre d’années d'obésité <10 : risque de diabète multiplié par 2 ;
- Nombre d’années d’obésité compris entre 10 et 30 : risque de diabète multiplié par 3 ;
- Nombre d’années d’obésité >30 : risque de diabète multiplié par 6.
- Un IMC initial de base à l’inclusion >30 est associé à un risque 7 fois plus élevé de diabète,
- un IMC compris entre 25,0 et 29,9 est associé à un risque multiplié par 2,3 de diabète, par rapport aux femmes de poids normal.
- Enfin, les femmes qui avaient un IMC élevé au départ et ont continué à prendre du poids rapidement, ont un risque multiplié par 10 de développer un diabète vs les femmes de poids normal et dont le poids est resté stable ;
- les femmes en surpoids au départ, et qui ont pris du poids rapidement, ont un risque multiplié par 5 de diabète, vs femmes de poids normal et dont le poids est resté stable.
Des résultats similaires avec prise en compte des autres facteurs de diabète : une analyse plus approfondie prenant en compte le nombre d'enfants, l'apport alimentaire, l'apport énergétique total, l'apport en fibres et l'indice glycémique alimentaire apporte des résultats similaires.
La durée de l’obésité est un facteur majeur de diabète : plus de la moitié des femmes connaissent une augmentation rapide de l'IMC du début de l’âge adulte (18-23 ans) : l'IMC du jeune adulte joue un rôle clé dans le risque de développer un diabète de type 2 à l'âge adulte. Plus les années d'obésité sont élevées, plus le risque de diabète de type 2 est élevé.
Les implications sont importantes : le contrôle du poids au début de l'âge adulte et même dès l'enfance en cas de surpoids, est essentiel pour réduire le risque de diabète de type 2 plus tard dans la vie. Ces résultats démontrent l'importance de prévenir ou de retarder le début de l'obésité et de réduire son "exposition cumulée" à l'obésité pour réduire son risque de diabète.
Ainsi, c’est une motivation majeure de contrôle du poids au fil du temps et de choix d'un mode de vie sain dès l’enfance, qui favorise le maintien d’un poids de santé.
Autres actualités sur le même thème
OBÉSITÉ : Pourquoi les régimes sont souvent inefficaces
Actualité publiée il y a 7 années 5 moisINSUFFISANCE CARDIAQUE : Toutes les pertes de poids ne se valent pas
Actualité publiée il y a 3 années 11 moisOBÉSITÉ : Et si on travaillait un peu sur la mentalité ?
Actualité publiée il y a 6 années 3 moisDIABÈTE : Des protéines de nuit font monter la glycémie
Actualité publiée il y a 4 années 3 mois