OPIOÏDES : Une prescription aux Urgences induit-elle un début de dépendance ?
![Les prescriptions d’opioïdes aux Urgences « ne sont liées qu’à » de modestes augmentations de la consommation future d’opioïdes (Visuel Fotolia 189846441) Les prescriptions d’opioïdes aux Urgences « ne sont liées qu’à » de modestes augmentations de la consommation future d’opioïdes (Visuel Fotolia 189846441)](https://www.santelog.com/sites/santelog.com/www.santelog.com/files/styles/large/public/images/accroche/fotolia_189846441_xs_opioide_0.jpg?itok=IMdZe7QE)
Cette étude menée par une équipe d’Urgentistes de la Cumming School of Medicine de l’Université de Calgary (Alberta) rassure : les prescriptions d’opioïdes aux Urgences « ne sont liées qu’à » de modestes augmentations de la consommation future d’opioïdes. Ces données, publiées dans le Canadian Medical Association Journal (CMAJ) nous apprennent que même si les prescriptions uniques d’opioïdes ne sont pas sans risque, le risque de préjudice est faible et ne devrait pas l’emporter sur la nécessité d’une prise en charge de la douleur intense.
La recherche vise à mieux comprendre, en pleine crise des opioïdes, et alors que des patients, de plus en plus nombreux aux Urgences se révèlent tolérants aux opioïdes, la relation entre la prescription d’opioïdes aux Urgences et les préjudices possibles de cette prescription « unique ».
L’un des auteurs principaux, le Dr Grant Innes, médecin urgentiste, précise : « Les urgentistes sont de plus en plus enclins à réduire la prescription d’opioïdes, mais ils se doivent néanmoins de gérer une douleur intense.
Il n’existe pas de directives permettant de nous guider ».
L’étude a suivi les patients ayant reçu une prescription d’opioïdes dans tous les services d’urgence de l’Alberta de 2010 à 2020. Sur plus de 13 millions de visites, 689.074 patients (5,3 %) ont reçu une prescription d’opioïdes. L’analyse constate que :
- ces prescriptions d’opioïdes aux Urgences n’augmentent pas le risque de décès ou d’overdose future ;
- cependant, ces patients traités aux opioïdes aux Urgences sont tout de même plus susceptibles que de nécessiter une hospitalisation (16,4 % contre 15,1 %) ou de recevoir d’autres prescriptions d’opioïdes (4,5 % contre 3,3 %) dans l’année qui suit la visite aux urgences ;
- certains patients sont plus vulnérables à ces augmentations de risques, en particulier les patients naïfs aux opioïdes, les patients plus âgés, les patients souffrant de multimorbidité et les usagers fréquents des services d’urgence.
Le rapport bénéfice-risque reste positif
En d’autres termes, même si les prescriptions uniques d’opioïdes ne sont pas sans risque, le risque de préjudice, dont de dépendance future reste faible et ne l’emporte pas sur les bénéfices du traitement de la douleur intense.
« Les médecins doivent comprendre le concept de risques différentiels propres à chaque patient lorsqu’ils prescrivent des opioïdes pour la douleur aiguë et prescrire avec prudence aux patients à risque élevé ».
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