OPIUM et OPIOÏDES : Ils décodent le génome du pavot
Ces scientifiques de l’Université d'York sont parvenus à identifier le code ADN du génome du pavot à opium - à plus de 70%- et à décrypter les principales étapes de l'évolution de la plante. Une véritable feuille de route qui pourrait permettre le développement de nouveaux composés pharmaceutiques pour le soulagement de la douleur et les soins palliatifs, capables de réduire le risque de résistance et de dépendance. Ces travaux sont à paraître dans la revue Science.
Les chercheurs d’York, en partenariat avec le Wellcome Sanger Institute (UK) et d’autres instituts de recherche internationaux ont ainsi découvert la voie génétique qui de la plante mène à la production de noscapine, morphine et codéine. Les biochimistes sont curieux depuis des décennies de la façon dont les plantes ont évolué pour devenir l’une des sources les plus riches de diversité chimique, notre étude permet de comprendre ce processus dans le pavot à opium, une plante source d’analgésiques parmi les plus efficaces pour le soulagement de la douleur et les soins palliatifs.
Des approches basées sur la biologie synthétique pour la fabrication de composés tels que la noscapine, la codéine et la morphine sont en cours de développement. Les gènes de la plante sont intégrés dans des systèmes microbiens tels que la levure pour permettre la production dans des fermenteurs industriels. Cependant, le pavot à opium reste aujourd’hui la source commerciale la plus économique donc la seule source de ces composés pharmaceutiques.
Ces scientifiques identifient 15 gènes codants pour des enzymes impliquées dans deux voies de biosynthèse distinctes impliquées dans la production de noscapine et des composés conduisant à la codéine et à la morphine. Ils décryptent comment les plantes ont la capacité de reproduire leurs génomes et lorsque cela se produit, comment les gènes dupliqués sont libres d'évoluer pour assurer d’autres fonctions. Ils parviennent à un premier modèle d’assemblage du génome et à l’identification de gènes ancestraux et majeurs qui permettent la fusion d’un gène, STORR, responsable de la première étape majeure dans la voie de la morphine et de la codéine.
Selon l’auteur principal, le professeur Zemin Ning du Wellcome Trust Sanger Institute, « la combinaison de différentes technologies de séquençage a permis d’aboutir à un modèle de haute qualité pour le génome du pavot à opium ».
« Nous « avons » aujourd’hui 70,9% du génome ».