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PALUDISME : Un nouveau candidat efficace contre les résistances ?

Actualité publiée il y a 59 sec
Science
En 2022, le paludisme a causé plus de 620.000 décès dans le monde, ce qui fait de Plasmodium falciparum, le parasite le plus virulent, le plus répandu et le plus mortel (Visuel Adobe stock 631438592)

Ces scientifiques de l’Université de Californie – Riverside viennent de concevoir un nouveau médicament pour lutter contre le paludisme qui apparaît plus efficace contre les souches résistantes aux médicaments standards. MED6-189 utilise en effet un double mode d'action contre le parasite, qui empêche le pathogène de développer une résistance. Ces propriétés, documentées dans la revue Science, font de ce candidat un composé antipaludique très efficace et ouvrent une nouvelle piste prometteuse dans la lutte contre la maladie.

 

En 2022, le paludisme a causé plus de 620.000 décès dans le monde, ce qui fait de Plasmodium falciparum, le parasite le plus virulent, le plus répandu et le plus mortel. On connaît également l’émergence de résistances du parasite à tous les médicaments antipaludiques ce qui pose un vrai défi de santé publique.

 

L’équipe de l'Université de Californie à Riverside et Irvine avec des collègues de Yale a conçu un nouveau médicament contre le paludisme et documente aujourd’hui son mécanisme d'action.

 

MED6-189 agit en ciblant et en perturbant non seulement l'apicoplaste, un organite présent dans les cellules de P. falciparum, mais aussi les voies de trafic vésiculaire ;

ce double mode d'action bloque le développement du parasite,

élimine ainsi l’infection dans les globules rouges et empêche le pathogène de développer une résistance ;

 

MED6-189 est un composé synthétique inspiré d’un composé extrait d’éponges marines. Les scientifiques relèvent que « les meilleurs agents antipaludiques sont des produits naturels ou en sont dérivés » et donnent l’exemple de l’artémisinine, initialement isolée de l’absinthe. MED6-189 est un proche parent d’une autre classe de composés naturels, les isocyanoterpènes, qui semblent cibler plusieurs voies chez P. falciparum.

 

De premières preuves d'efficacité in vitro et in vivo : l’étude confirme l’efficacité de MED6-189 contre les souches de P. falciparum sensibles et résistantes in vitro et in vivo sur une souris humanisée modèle de paludisme. Ainsi, l’administration de MED6-189 aux souris infectées par P. falciparum débarrasse ces modèles du parasite. Testé également contre un autre parasite, P. knowlesi, qui infecte les singes, le médicament est tout aussi efficace et élimine, chez les animaux, les globules rouges infectés par le parasite.

 

Le chemin est encore long avant d’aboutir à un antipaludique disponible en pratique clinique, mais l’équipe travaille déjà à l’optimisation de MED6-189 en adoptant une approche de biologie des systèmes -qui permet de mieux comprendre la situation globale d'un système biologique et les interactions des différents organismes vivants et cellules à l'intérieur de ce système.