PANSEMENTS ADHÉSIFS : Et si on s’inspirait de la limace ?
Le gecko a déjà inspiré des dispositifs de pansement adhérents en dépit de l’humidité, la « bave » de la limace recèle-t-elle à son tour le secret de meilleurs adhésifs médicaux ? Cette étude de l’Ithaca College (New York) suggère que ses résultats, présentés à la Réunion annuelle Experimental Biology 2019 pourraient conduire à des alternatives innovantes de suture, à la fois flexibles et solides.
« Les sutures « classiques », comme les agrafes et les points de suture, entraînent souvent des cicatrices et créent des microlésions dans la peau qui peuvent augmenter les risques d'infection après une intervention chirurgicale », explique l’auteur principal, Rebecca Falconer. Or, la limace (Dusky Arion) produit une colle défensive qui va paralyser en la collant, la bouche des prédateurs. « Comprendre le rôle des protéines adhésives de cette « colle » de limace pourra permettre de créer un adhésif médical capable de s'étirer tout en conservant son pouvoir adhésif ». L’équipe a donc regardé d’où la limace « tirait » ce caractère à la fois « collant » et « flexible » (ou élastique) et comment il était possible de s’en inspirer pour créer de meilleurs pansements adhésifs.
Un réseau tridimensionnel de protéines qui rend la colle déformable mais résistante : les chercheurs ont analysé 11 protéines de cette colle naturelle après avoir trouvé le moyen de la produire en grande quantité pour l’analyse. L'analyse révèle que certaines des protéines ont tendance à se lier entre elles ou à d'autres protéines pour former un réseau tridimensionnel. Ces observations suggèrent que cette oligomérisation est nécessaire à l’efficacité fonctionnelle de ces protéines. La structure de réseau tridimensionnel rend la colle très déformable, mais capable de résister à de grandes tensions. Un réseau protéique rigide utilise des liaisons spécifiques pour absorber de l'énergie. Ainsi, les scientifiques montrent qu’une modification de ces liaisons chimiques modifie aussi la capacité d'adhérence de la colle. Cependant, ces liaisons se reforment ensuite naturellement, permettant à la colle de se déformer tout en conservant sa résistance.
Vers des adhésifs biologiques ? L’identification de ces liaisons ou réseaux qui font et « maintiennent » cette colle naturellement va guider la mise au point d'un adhésif synthétique organique qui permettra -espèrent les chercheurs- de réduire le risque d'infection et de cicatrices par rapport aux sutures et agrafes traditionnelles.
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