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PARENTALITÉ : L’instinct maternel est-il toujours une réalité ?

Actualité publiée il y a 5 années 2 mois 2 semaines
PloS ONE
Un groupe de cellules activées par l'hormone de l’amour, l’ocytocine est identifié dans une zone du cerveau chez les femelles mais pas chez les mâles.

Cette question un peu provocatrice trouve un début de réponse avec cette étude de la Louisiana State University. Ce professeur de biologie et ses étudiants identifient, chez l’animal, un indice sur l'instinct maternel : un groupe de cellules activées par l'hormone de l’amour, l’ocytocine dans une zone du cerveau présent chez les femelles mais pas chez les mâles. Cette découverte est documentée dans la revue PLoS ONE.

 

L'ocytocine est largement documentée comme « l'hormone de l'amour » pour son rôle clé dans la régulation du comportement social et maternel. Au cours de ces dernières années, le système d'ocytocine dans le cerveau a fait l'objet d'une attention considérable en tant que clé de nouveaux traitements pour de nombreux troubles de santé mentale, tels que l'anxiété, les troubles du spectre autistique et la dépression postpartum. Les différences du système d'ocytocine chez les femmes et les hommes font également l'objet de recherches depuis plusieurs années. Cette recherche identifie, pour la première fois, un groupe de cellules activées par l'ocytocine dans une zone du cerveau des souris femelles et ce groupe n’est pas présent dans la même zone, dans le cerveau des souris mâles.

L’expression des récepteurs de l'ocytocine dans ces cellules n'est présente que lorsque des œstrogènes sont également présents.

Des cellules spécifiquement féminines impliquées dans le comportement maternel 

Ces cellules réceptrices de l'ocytocine seraient impliquées dans la régulation du comportement et de l’instinct maternels. L’expression des récepteurs de l'ocytocine dans ces cellules n'est présente que lorsque des œstrogènes sont également présents. Cela suggère que ces cellules sont bien impliquées dans l'induction du comportement maternel. Cela confirme également les conclusions de nombreuses études humaines révélant un lien entre une expression altérée des récepteurs de l'ocytocine et la dépression postpartum. Or la dépression postpartum contribue à la mauvaise santé maternelle, avec des effets négatifs sur le développement de l'enfant. Un certain nombre d'études ont montré que les enfants de mères dépressives sont exposés à un large éventail de problèmes cognitifs, émotionnels, comportementaux et médicaux.

 

 

De nouveaux traitements pour la dépression postpartum : cibler les cellules réceptrices de l'ocytocine apparaît une voie prometteuse à la lecture de ces résultats, les auteurs suggérant leur généralisation à tous les mammifères présentant un comportement maternel, dont les humains.

 

Enfin, c'est un premier indice biologique et objectif de l’instinct maternel qui nous est apporté par ces travaux de recherche extrêmement fastidieux  : il a fallu marquer l'emplacement exact de milliers de cellules réceptrices de l'ocytocine avec un stylo rouge ! (Visuel ci-contre).


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