PARKINSON : L'antibiotique capable de stopper la neurodégénérescence
La doxycycline, un antibiotique tétracycline dont l’action est d’inhiber la synthèse protéique des bactéries, montre ici sa capacité réduire la toxicité de la protéine α-synucléine dont l'accumulation anormale sous forme d’agrégats amyloïdes dans les cellules neurales ou gliales est caractéristique des troubles neurodégénératifs connus sous le nom de synucléinopathies. Ces pathologies, dont la maladie de Parkinson, ne disposent pas de traitement à ce jour. Cette étude internationale, menée avec la collaboration de chercheurs français (ICM), qui montre que la doxycycline empêche la neurodégénérescence, en modulant la neuroinflammation, ouvre évidemment un grand espoir dans le traitement de la maladie de Parkinson, mais aussi des autres synucléinopathies, dont la démence à corps de Lewy et l'atrophie multisystématisée.
Si on ignore toujours si c'est la toxicité de l'α-synucléine qui déclenche le développement de la maladie, on pense que certains fragments d'ADN oligomères générés lors de l'agrégation de l'α-synucléine amyloïde sont très probablement à l'origine du déclenchement et de la propagation de la pathologie. D'autres facteurs de la mort des cellules neuronales, dont le stress oxydatif, le dysfonctionnement mitochondrial et la neuro-inflammation ont également documentés. Quoiqu'il en soit en réduisant ou éliminant l'agrégation de l'α-synucléine, il serait possible de stopper la cascade d'événements (Visuel ci-contre) qui aboutit à la mort des neurones.
Ici, les chercheurs de l'Inserm (ICM) et de différents instituts de recherche argentins et brésiliens montrent sur des modèles in vivo de la maladie de Parkinson, que la doxycycline bloque la neurodégénérescence en modulant la neuroinflammation. Mais ce n'est pas tout. La doxycycline interfère aussi avec le processus de pathogenèse et de développement de la maladie. Elle interagit en particulier avec les fragments d'ADN oligomères générés lors de l'agrégation de l'α-synucléine. Cette interaction conduit à la formation de protéines incapables d'évoluer en agrégats nocifs. Car les agrégats obtenus sont ni cytotoxiques pour les neurones dopaminergiques, ni capables de perturber l'intégrité de la membrane des liposomes. Enfin, la doxycycline se montre également capable de bloquer la capacité d'ensemencement des agrégats déjà formés.
Les auteurs concluent que la doxycycline pourrait donner lieu à « une stratégie thérapeutique attrayante » contre les synucléinopathies, capable de réduire la toxicité des agrégats d'-synucléine déjà formés et d'éviter la forlmation de nouveaux agrégats.
03 February 2017 doi:10.1038/srep41755 Repurposing doxycycline for synucleinopathies: remodelling of α-synuclein oligomers towards non-toxic parallel beta-sheet structured species
Plus de 100 études sur Parkinson
Autres actualités sur le même thème
DÉCLIN COGNITIF: L'exercice mental pour l'exécution, l'exercice physique pour la mémoire
Actualité publiée il y a 8 années 4 moisDÉPRESSION : Quels effets des antihypertenseurs ?
Actualité publiée il y a 4 années 2 moisAUTISME : Le tabagisme de la grand-mère ajoute au risque des filles
Actualité publiée il y a 7 années 6 moisOBÉSITÉ :Ses facteurs émotionnels se développent dès l'âge de 7 ans
Actualité publiée il y a 5 années 5 mois