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PERTE de POIDS : Le peptide naturel qui fait aussi bien que le « GLP-1 »

Actualité publiée il y a 22 min 51 sec
Nature
C'est la découverte d'une molécule naturelle, qui rivalise avec le sémaglutide (Visuel Adobe Stock 685294653)

Cette équipe de biologistes et de pathologistes de Stanford vient d’identifier une molécule naturelle, qui rivalise avec le sémaglutide (Ozempic) pour la perte de poids, sans effets secondaires. Ce peptide constitué de 12 acides aminés supprime l'appétit et réduit la prise de poids sans entraîner de nausées ou d'aversion alimentaire. Documentée dans la revue Nature, cette découverte pourrait constituer une nouvelle étape encore dans l’ère des médicaments de perte de poids et, finalement un nouveau progrès dans la lutte contre l’obésité.

 

Car la molécule naturelle identifiée, la « BRP » semble similaire au sémaglutide, connu sous le nom d'Ozempic, pour supprimer l'appétit et réduire le poids corporel. La recherche, menée à ce stade chez des modèles animaux, apporte de premières preuves d’efficacité, et sans les effets secondaires du médicament. BRP agit par une voie métabolique distincte mais similaire et active différents neurones dans le cerveau, offrant ainsi une approche décrite comme « très ciblée » de la perte de poids corporel.

 

« Les récepteurs ciblés par le sémaglutide se trouvent dans le cerveau, mais aussi dans l’intestin, le pancréas et d’autres tissus », explique l’un des auteurs principaux, le Dr Katrin Svensson, professeur de pathologie à Stanford : « C’est pourquoi Ozempic (Sémaglutide) agit sur un large spectre, allant du ralentissement de la motilité intestinale à la diminution du taux de sucre dans le sang. En revanche, la BRP semble agir spécifiquement dans l’hypothalamus, qui contrôle l’appétit et le métabolisme ».

Une action naturelle et ciblée sur l’hypothalamus, centre de contrôle de l’appétit

L’étude utilise l’intelligence artificielle (IA) pour éliminer des dizaines de protéines d’une classe appelée prohormones. Les prohormones sont des molécules biologiquement inertes qui deviennent actives lorsqu’elles sont clivées par d’autres protéines plus petites appelées peptides ; certains de ces peptides fonctionnent alors comme des hormones pour réguler des résultats biologiques complexes, notamment le métabolisme énergétique, dans le cerveau et d’autres organes.

 

Chaque prohormone peut être divisée de différentes façons de manière à créer une pléthore de « progénitures » peptidiques fonctionnelles. Mais avec les méthodes traditionnelles d’isolement des protéines, il est difficile de sélectionner des hormones peptidiques dans le mélange biologique des sous-produits naturels de la dégradation et de la transformation des protéines. L’IA prend donc ici tout son intérêt.

 

Une prohormone bien particulière, la convertase 1/3, qui sépare les prohormones en séquences d’acides aminés spécifiques, déjà impliquée dans l’obésité humaine se trouve également impliquée dans la production du peptide de type glucagon 1, ou GLP-1, qui régule l’appétit et la glycémie ; le sémaglutide, notamment, fonctionne en imitant l’effet du GLP-1 dans le corps. L’équipe s’est tournée vers l’IA pour identifier d’autres peptides impliqués dans le métabolisme énergétique, et précisément vers un algorithme informatique, le « Peptide Predictor ».  Cet outil a permis de réduire la recherche à 373 prohormones :

 

  • parmi ces prohormones, la prohormone convertase 1/3 qui génère 2.683 peptides uniques à partir des 373 protéines ;
  • parmi ces 2.683 peptides, les chercheurs en ont sélectionné 100, dont le GLP-1, pour déterminer leur capacité à activer des cellules neuronales cultivées en laboratoire ;
  • comme prévu, le peptide GLP-1 confirme un effet robuste sur les cellules neuronales, multipliant par 3 leur activité vs cellules témoins ;
  • un petit peptide composé de seulement 12 acides aminés démontre cependant un effet encore plus puisant : il multiplie par 10  l'activité des cellules vs  cellules témoins ;
  • ce peptide BRP testé par injection chez la souris et chez le porc, réduit de 50 % la prise alimentaire dans l’heure qui suit ;
  • des souris modèles d’obésité, traitées avec des injections quotidiennes de BRP pendant 14 jours ont perdu en moyenne 3 grammes de graisse ;
  • aucune différence dans l’activité, le comportement, l’hydratation, la digestion n’est observée chez les animaux traités ;
  • précisément la molécule BRP active des voies métaboliques et neuronales distinctes de celles activées par le GLP-1 ou le sémaglutide.

 

Il reste à identifier les récepteurs de liaison et de surface cellulaire qui lient le BRP et à prolonger les effets du peptide dans l’organisme afin de permettre un schéma posologique plus pratique si le peptide s’avère efficace pour réguler le poids corporel humain.

 

Mais « rien de ce que qui a été testé jusque-là n’est aussi comparable à la capacité du sémaglutide à réduire l’appétit et le poids corporel », concluent déjà les auteurs.


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