PETIT-DÉJEUNER : Un bon départ pour la journée, un bon départ dans la vie
Sauter le petit-déjeuner est à nouveau associé à de moins bons résultats scolaires, par cette étude de l’Université de Leeds : les élèves qui déjeunent rarement le matin, lors des jours de classe, obtiennent de bien moins bons résultats au General Certificate of Secondary Education- l’équivalent du brevet en France- que ceux qui prennent régulièrement leur petit-déjeuner. Ces données présentées dans la revue Frontiers in Public Health, confirment le lien entre une bonne nutrition, un bon apprentissage et une bonne cognition, et appellent à élargir les interventions en santé scolaire qui donnent accès à des petits déjeuners gratuits à l’école ou à l’université, aux jeunes les plus démunis.
Car la différence de résultats n'est pas anodine : elle atteint un 5è de la note globale entre les élèves qui prennent ou pas de petit-déjeuner. L’auteur principal, Katie Adolphus, de l’Université de Leeds, parle d’un véritable handicap et évoque la pauvreté alimentaire croissante, -ici en Angleterre, avec environ un demi-million d'enfants qui arrivent à l'école chaque matin, l’estomac vide.
Le petit-déjeuner a un impact positif sur la cognition des enfants
Cette recherche suggère plus largement qu'une mauvaise nutrition est associée à une « mauvaise cognition » chez l’enfant : les chercheurs ont interrogé 294 étudiants d'écoles et de collèges et constatent que :
- 29% des participants ne prennent que rarement ou jamais le petit-déjeuner les jours de classe,
- 18% occasionnellement,
- 53% fréquemment.
Des chiffres en ligne avec les données nationales en Angleterre en 2019, soit plus de 16% des enfants du secondaire ne prenant pas de petit-déjeuner le matin.
Les chercheurs ont rapproché les résultats des participants au General Certificate of Secondary Education et additionné les notes dans toutes les matières de manière à obtenir un score global. Ils ont également pris en compte les facteurs de confusion possibles, dont le statut socioéconomique, l’ethnie, l’âge, le sexe et l’IMC. Cet exercice montre que :
- les jeunes qui prennent rarement le petit-déjeuner obtiennent environ 10 points de moins que ceux qui le prennent régulièrement le petit-déjeuner, ce qui représente une différence d’environ 20% sur le score global ;
- l’accès à un petit-déjeuner et sa régularité sont associés au niveau scolaire de l’enfant, à sa concentration, sa disposition à apprendre, à son comportement et à sa ponctualité en cours.
La privation de petit-déjeuner impacte aussi le niveau éducation : alors que dans de nombreuses régions ou quartiers, la pauvreté est une cause fréquente de privation de petit-déjeuner, voire de déjeuner, chez les élèves et les étudiants, l’étude souhaite sensibiliser à l’urgence de développer des interventions qui proposent des repas gratuits aux jeunes les plus défavorisés. Ici, les chercheurs de Leeds appellent à élargir l’actuel programme limité de petits déjeuners gratuits à l’école pour y inclure toutes les écoles publiques d’Angleterre.
Au-delà des conséquences d’une mauvaise nutrition sur la santé de ces jeunes, il s’agit d’éliminer aussi cet obstacle à l'apprentissage et de leur offrir un bon départ dans la vie.
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