PLAIES INFECTÉES: Un thermogel pour brûler les bactéries résistantes
Les bactéries résistantes aux médicaments sont devenues une menace de santé publique. Parmi ces superbactéries qui résistent à toutes nos lignes d’antibiotiques, la superbactérie New Delhi 1 métallo-β-lactamase (NMD-1) ou encore la carbapenem-resistant Enterobacteriaceae (CRE) qui résiste au dernier rempart antibiotique, la colistine. De nombreuses équipes travaillent à décrypter leurs mécanismes, génétiques, de résistance pour développer de nouveaux antimicrobiens. Mais quand il s’agit de plaies infectées, il existe un véritable besoin de traitement topiques, capables d’éliminer l’infection et de favoriser la cicatrisation.
Une équipe internationale de scientifiques propose une nouvelle méthode pour gérer ces infections réfractaires dans le soin de plaies infectées : l'application de chaleur. Cette collaboration entre l'Université Zagazig (Egypte) et l'Université de Toronto a ainsi donné lieu à un thermogel capable d'éliminer rapidement et efficacement les bactéries multi-résistantes présentes dans le lit de la plaie.
Le thermogel est composé de nanotiges d'or et de polymère, l'esemble ayant été conçu pour maximiser la conductivité thermique. La substance est appliquée sur la zone affectée, comme le lit de la plaie, puis traitée par laser manuel. Ici, les chercheurs démontrent sur la souris modèle de plaie infectée l'efficacité du thermogel : il permet d'éliminer jusqu'à 98% des bactéries de la plaie. La technique dmontre également son efficacité contre plusieurs souches de bactéries multi-résistantes, dont des types E. coli, Enterococcus faecalis et Acinetobacter baumannii. Enfin, alors que de précédentes tentatives ont échoué à utiliser la chaleur sans léser les zones avoisinantes, le thermogel a été conçu pour conduire la chaleur de manière ciblée contre les bactéries nocives. Ce ciblage est possible alors que sans application du laser, le gel refroidit instantanément et revient à l'état liquide.
Des applications multiples : le thermogel pourrait être utilisé pour traiter les infections à plusieurs sites du corps, dont les infections des voies urinaires ou gastro-intestinales ou la plupart des infections touchant les tissus mous. Les premières implications concernent l'industrie des soins de plaie. En particulier dans la gestion des plaies diabétiques plus fréquemment sujettes aux infections résistantes.
Sources:
Biomaterials 2016 doi:10.1016/j.biomaterials.2016.04.009 A versatile plasmonic thermogel for disinfection of antimicrobial resistant bacteria
Nature Chemical Biology 16 May 2016 doi:10.1038/nchembio.2083 Membrane anchoring stabilizes and favors secretion of New Delhi metallo-β-lactamase
Découvrez votre Nouvel espace Plaies- Pour y accéder, vous devez être inscrit et vous identifier
est partenaire de cet article
Autres actualités sur le même thème
ANTIDÉPRESSEURS : Ils pourraient guérir bien d’autres maladies
Actualité publiée il y a 5 années 4 moisCICATRISATION : Pourquoi cicatrise-t-on souvent par paliers ?
Actualité publiée il y a 4 années 1 semaineSOIN de PLAIES : Un nouveau test pour une meilleure gestion de l’exsudat
Actualité publiée il y a 5 années 6 moisMUCOVISCIDOSE et antibiorésistance : Des nanoparticules contre le biofilm
Actualité publiée il y a 6 années 11 mois