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PLAIES OUVERTES : La nature crée pour 12 heures son propre pansement de fibrine

Actualité publiée il y a 6 années 4 mois 4 semaines
Journal of Clinical Investigation
Dans le cadre du processus naturel de coagulation, la nature crée son propre pansement pour empêcher les bactéries et autres micro-organismes de pénétrer dans la plaie ouverte.

Ces travaux de l’Université de Leeds décrivent un exemple de processus naturel, à la fois complexe et contradictoire : dans le cadre du processus naturel de coagulation, la nature crée son propre pansement pour empêcher les bactéries et autres micro-organismes de pénétrer dans la plaie ouverte. La substance même qui rend si dangereuse la formation de caillots dans nos artères nous protège en cas de blessure, conclut l’équipe dans le Journal of Clinical Investigation.

 

La coagulation est un processus essentiel pour prévenir, à la suite d'une blessure, la perte de sang ou l’hémorragie, qui peut être mortelle. Au cours de ce processus, sur le site de la plaie, les plaquettes et les globules rouges s'agglutinent pour tenter de colmater tout début d’hémorragie. Les fibres de fibrine (en jaune sur le visuel ci-dessous) s'enroulent autour des globules rouges (rouge) et des plaquettes (bleues) en un caillot. Un film protéique se forme ainsi rapidement sur la plaie, au cours du processus naturel de coagulation et apporte ainsi une protection durant 12 heures au moins. Selon les chercheurs ce film « bio » laisserait le temps nécessaire au système immunitaire de mobiliser ses défenses pour faire face à l’infection.

 

Les fibres de fibrine se transforment en film protecteur : en utilisant de puissantes techniques d'imagerie, sur des tissus humains et des modèles animaux, les chercheurs de Leeds observent que les fibres de fibrine réorganisent leur structure en un film en forme de feuille sur la surface où le caillot entre en contact avec l'air. Les fibres de fibrine transformées en ce film protecteur présentent des propriétés de « respirabilité », qui permettent à l'air d'atteindre la plaie à travers de minuscules pores, trop fines bien sûr pour laisser passer les bactéries et les virus ...

 

Les substances grasses perturbent ce processus : autre point intéressant, les chercheurs de Leeds observent que les substances à base d'huile peuvent perturber ce processus suggérant que certains traitements ou dispositifs « gras » pourraient, pour ce type de plaies, augmenter le risque d'infection.

 

Le professeur Robert Ariëns, de l'Institut de médecine cardiovasculaire et métabolique de Leeds, auteur principal de l'étude, conclut : « Notre hypothèse est que le film agit comme une barrière protectrice pour empêcher les microbes de pénétrer dans le corps pendant au moins 12 heures, ce qui donne au système immunitaire le temps de recruter les globules blancs pour contrer l’infection. Enfin, l’étude participe à notre compréhension de la coagulation sanguine ».

 

« Cette découverte décrit parfaitement la nature complexe et parfois contradictoire de nos corps… ».


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