PLAIES VASCULAIRES : Pourquoi fumer retarde la cicatrisation
Ce test cicatrisation sous exposition de fumée de cigarette ou de vapeur de e-cigarette soutenu par la British American Tobacco confirme le tabagisme comme ennemi de la cicatrisation : L'exposition à la fumée de cigarette inhibe la cicatrisation des plaies vasculaires en ralentissant le taux de migration endothéliale, en revanche, l’exposition aux vapeurs de cigarettes électroniques n'inhibe pas la migration endothéliale. Des conclusions présentées dans les Toxicology Letters qui confirment les effets néfastes de certains composés chimiques dans la fumée de cigarette, absents de la vapeur d'e-cigarette.
L’étude a porté sur des cultures de cellules endothéliales, ces cellules qui tapissent l'intérieur des vaisseaux sanguins et qui endommagées ont une capacité réduite à se réparer et deviennent un facteur de développement de maladies cardiaques. On sait déjà que le tabagisme est un facteur de risque pour le développement de maladies cardiaques, cette étude décrypte pourquoi. Cette recherche de laboratoire montre en effet, comment, à des concentrations supérieures à 20%, la fumée de cigarette empêche totalement la cicatrisation des plaies.
Le test consiste ici à cultiver une couche de cellules endothéliales en laboratoire, à créer une blessure par égratignure et à observer par imagerie, à intervalles réguliers, tout au long du processus, le déplacement des cellules et le délai de cicatrisation. Pour réparer une plaie créée par égratignure, les cellules doivent se déplacer dans la plaie et fermer l'écart, et c'est la vitesse à laquelle elles font que le test mesure.
La recherche montre que si la plaie se cicatrise normalement lorsque les cellules ne sont pas traitées ou lorsqu'elles sont exposées à la vapeur d'e-cigarette, mais ce n’est pas le cas lorsqu’elles sont exposées à la fumée de cigarette.
Certains composés chimiques présents dans la fumée de cigarette inhibent la cicatrisation : et ces composés sont soit absents de la vapeur d'e-cigarette, soit présents à des concentrations trop faibles pour entrainer cet effet. Lorsqu'un patient fume ou vapote, les produits chimiques solubles dans l'eau passent dans la circulation et interagissent avec les cellules endothéliales qui recouvrent les vaisseaux sanguins. Ces extraits aqueux ont été obtenus pour l’expérience en faisant bouillir de petites quantités de fumée ou de vapeur en milieu de croissance cellulaire pour obtenir un soluté qui peut ensuite être dilué selon différentes concentrations. L'extrait de fumée a ainsi pu être évalué à des concentrations de 0% à 30%. Afin de reproduire au mieux l’exposition d’un fumeur, immédiatement après l’application de l’égratignure, les cellules ont été immergées dans de l'extrait de fumée ou de vapeur pendant 20 heures. L’expérience montre que la fumée réduit le taux de migration cellulaire de manière dose-dépendante de la concentration, inhibant totalement le mouvement des cellules vers la plaie à partir de concentrations supérieures à 20%. A contrario, la vapeur d'e-cigarette n'entraîne aucun effet : les cellules migrent normalement dans la zone lésée, et quel que soit le taux de nicotine.
Bref, un argument de plus pour, a minima, « laisser tomber » le tabac.
Autres actualités sur le même thème
ANTIBIORÉSISTANCE : L’Europe tire le signal d’alarme
Actualité publiée il y a 5 années 8 moisCICATRISATION : Un pansement biomimétique pour surveiller la plaie
Actualité publiée il y a 5 années 6 moisPLAIES HÉMORRAGIQUES: Une poudre automotrice capable de délivrer des coagulants
Actualité publiée il y a 8 années 11 moisCICATRISATION : Ces nouveaux biomatériaux qui interagissent avec les tissus
Actualité publiée il y a 5 années 9 mois