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PNEUMONIE NOSOCOMIALE : L’espoir d’un vaccin contre Klebsiella pneumoniae

Actualité publiée il y a 5 années 1 mois 3 semaines
PNAS
Les infections bactériennes à Klebsiella pneumoniae menaçant le pronostic vital qui se propagent en milieu hospitalier sont un sujet de préoccupation croissante avec une résistance croissante de ces bactéries aux antibiotiques.

Les infections bactériennes à Klebsiella pneumoniae menaçant le pronostic vital se propagent en milieu hospitalier et sont un sujet de préoccupation croissante avec la résistance croissante de ces bactéries aux antibiotiques. Cette équipe de l’École de médecine de l'Université de Washington documente un candidat vaccin et apporte dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine des résultats très prometteurs, à ce stade chez l’animal. Avec un espoir des auteurs pédiatres, la vaccination contre ce virus le plus tôt possible.

 

Ces scientifiques ont mis au point et testent chez la souris, leur candidat vaccin contre une superbactérie "inquiétante", une forme hyper-virulente de la bactérie Klebsiella pneumoniae. Le vaccin qui passe par la manipulation génétique d’une forme inoffensive d'E. Coli apporte ses premières preuves d’efficacité chez la souris.

Avec ce candidat vaccin, 80% des souris infectées survivent

Klebsiella pneumoniae, la plus fréquente des bactéries à Gram négatif, est à l'origine de différentes infections, notamment du foie, des voies respiratoires et du sang. Des infections encore rares mais qui menacent le pronostic vital. On sait encore peu de choses sur la façon dont les patients sont infectés mais on constate la capacité croissante de ces bactéries à acquérir une résistance aux antibiotiques. Ce prototype de vaccin apporte ici l'espoir d’apporter une protection contre une infection mortelle difficile à prévenir et à traiter.

 

De l’hôpital aux milieux communautaires : Pendant longtemps, Klebsiella était un problème principalement observé en milieu hospitalier avec un impact limité en communautés, souligne l’auteur principal, le Dr David A. Rosen, professeur adjoint de pédiatrie et de microbiologie moléculaire à l'Université de Washington : "Mais maintenant, nous voyons des souches de Klebsiella suffisamment virulentes pour entraîner une maladie grave ou le décès chez des personnes en bonne santé de la communauté". Au cours de ces 5 dernières années ont émergé des souches hyper-virulentes et hyper-résistantes.

 

Des souches hyper-virulentes et hyper-résistantes aux médicaments, sont aujourd’hui détectées : ces souches ont provoqué des dizaines de milliers d'infections en Chine, à Taiwan et en Corée du Sud l'année dernière, et la bactérie se propage dans le monde entier. Environ 50% des personnes infectées par Klebsiella hyper-virulente et résistante aux médicaments, meurent. 2 types en particulier « K1 et K2 » sont considérées comme responsables de 70% des cas.

 

Créer un vaccin contre les deux souches les plus courantes de Klebsiella hypervirulente répond donc à un énorme besoin en santé publique. Alors que la surface externe de la bactérie est recouverte de sucres, les chercheurs ont mis au point un vaccin glycoconjugué composé de ces sucres liés à une protéine qui contribue à rendre le vaccin plus efficace. Des vaccins similaires se sont révélés très efficaces pour protéger les personnes contre des maladies mortelles telles que la méningite bactérienne et une sorte de pneumonie. Alors que ces vaccins glycoconjugués sont parmi les plus efficaces, qu’ils impliquent traditionnellement beaucoup de synthèse chimique, les chercheurs ont remplacé la chimie par une ingénierie d'E. Coli.

 

A partir d’une souche inoffensive d'E. Coli, génétiquement modifiée pour être transformée en minuscules usines biologiques capables de produire les protéines et les sucres nécessaires au vaccin et d’une autre enzyme bactérienne pour lier les protéines et les sucres, les chercheurs ont pu concevoir ce nouveau vaccin. Pour le tester, les chercheurs ont administré à des groupes de 20 souris 3 doses du vaccin ou un placebo toutes les 2 semaines. Puis ils ont infecté les souris avec environ 50 bactéries du type K1 ou K2, une « dose » suffisante pour tuer la souris.

  • Parmi les souris ayant reçu le placebo, 80% ont été infectées par le type K1 et 30% par le type K2 ;
  • 80% des souris vaccinées infectées par K1 et toutes celles infectées par K2 ont survécu.

 

 

De premières preuves d’efficacité chez l’animal : les chercheurs travaillent déjà à l'augmentation de la production et à l'optimisation du protocole afin d'être prêts pour de prochains essais cliniques, l’objectif étant d’obtenir un vaccin prêt à l’emploi avant que les souches hyper-virulentes ne provoquent la maladie chez un plus grand nombre encore de personnes.

« En tant que pédiatres, nous souhaitons que les gens soient immunisés contre ce virus le plus tôt possible ».