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POLLUTION : Elle « embolise » le fonctionnement au quotidien

Actualité publiée il y a 2 heures 28 min 23 sec
Nature Communications
La pollution de l'air trouble l'esprit, et le cerveau, au point de rendre les activités quotidiennes difficiles (Visuel Adobe Stock 818813002)

La pollution de l'air trouble l'esprit, et le cerveau, au point de rendre les activités quotidiennes difficiles, conclut cette équipe de l’Université de Birmingham, qui démontre, ici dans la revue Nature Communications, qu’une courte exposition à la pollution de l'air, en particulier aux particules fines (PM), réduit la capacité à gérer les émotions, comme à se concentrer sur une tâche. Et cet effet peut aller jusqu’à une incapacité à " fonctionner", tout simplement.

 

À l’échelle mondiale, la pollution de l’air est le principal facteur de risque environnemental pour la santé humaine, avec un effet significatif sur la mortalité prématurée. Les effets néfastes d’une mauvaise qualité de l’air sur les systèmes cardiovasculaire et respiratoire sont largement reconnus, avec des liens également avec des maladies neurodégénératives telles que la sclérose en plaques (SEP), la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson.

 

Les PM2,5 constituent le polluant atmosphérique probablement le plus responsable d’effets sur la santé humaine. Plus de 4 millions de décès dans le monde sont attribués chaque année à cette seule taille de particule. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande des limites sur 24 heures et annuelles inférieures à 15 μg m‑3 et 5 μg m‑3 respectivement.

 

L’étude a exposé ses participants soit à des niveaux élevés de pollution de l'air soit à de l'air pur, et a testé les capacités cognitives avant et 4 heures après l'exposition. Les tests ont évalué différentes fonctions cognitives, dont la mémoire de travail, l'attention sélective, la gestion des émotions, la vitesse psychomotrice et la concentration. L’analyse des résultats révèle que :

 

  • l’attention sélective et le contrôle des émotions sont 2 fonctions affectées négativement par la pollution de l’air, quel que soit le mode de respiration, normalement par le nez ou uniquement par la bouche ;
  • la mémoire de travail ne semble pas affectée par ces expositions ;
  • globalement, certaines fonctions cérébrales apparaissent plus résistantes à une exposition à court terme aux particules fines.

 

Quel processus ? L’inflammation induite par la pollution pourrait être responsable de ces déficits. L’un des auteurs principaux, le Dr Thomas Faherty, de l’Université de Birmingham, commente ces conclusions : « Nous apportons des preuves convaincantes des effets négatifs immédiats d’une exposition à court terme aux particules, sur les fonctions cérébrales essentielles au fonctionnement au quotidien ».

Ces réductions de fonctions cognitives entraînent elles-mêmes une baisse de productivité 

avec un impact sur la croissance économique, au-delà de la qualité de vie.

 

Dans l’ensemble, l’étude souligne la nécessité d’identifier les voies moléculaires touchées par la pollution de l’air et de mieux évaluer l’impact cognitif à long terme de cette exposition sur le développement cérébral des plus jeunes et le maintien cognitif des plus âgés.


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